09 Mar AES – Le visage des pauvres
L’activité éducative et domestique produit en effet ce qui est le plus précieux non seulement moralement, mais aussi économiquement : des êtres humains, des hommes et des femmes capables de remplir un rôle dans notre société et notre économie. Economiquement, il s’agit d’un investissement, puisque l’être humain est le facteur de production principal (le « capital humain », comme disent les économistes, représente au moins 2 fois le capital physique, 3 fois selon le rapport Stiglitz). Or les porteurs de ce capital – les travailleurs – sont astreints à verser un dividende considérable : les pensions et la couverture maladie des retraités. Et ce dividende est attribué au prorata du seul travail professionnel effectué, sans égard à l’activité éducative et ménagère qui est l’origine principale du capital humain. Ainsi, les quelques droits familiaux à la retraite sont-ils classifiés « non contributifs », alors que l’activité familiale est la première contribution à la formation du capital humain sur lequel reposent entièrement nos retraites dites « par répartition ».
Il y a là une injustice majeure, orchestrée par notre Sécurité Sociale, dont les pères et plus encore les mères de familles, à commencer par ceux et celles des familles les plus nombreuses, sont les principales victimes. La communication indiquera l’ampleur de cette spoliation, ses conséquences sur la paupérisation de certaines familles, et les réformes de très grande envergure qui seraient nécessaires pour y remédier. »