CFTC Paris | Ami si tu tombes
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Ami si tu tombes

Ami si tu tombes

 

medium_libe.jpgSoixantième anniversaire de la Libération de Paris

 

Militants CFTC : engagement, Résistance et sacrifices

 

Tandis que l’on  commémore, fin août, le 60e anniversaire de la libération de Paris, La Vie à défendre choisit d’honorer la mémoire des militants CFTC engagés dans la Résistance. La CFTC Paris a retrouvé la trace de quelques-uns d’entre eux, morts pour une société de justice, de fraternité et de paix.

 

Georges Bernard, du Syndicat des employés, membre du réseau «Élie». Il photographia, notamment, l’emplacement des bateaux allemands dans le port de Brest pour permettre à  l’aviation  anglaise  de  les bombarder avec précision. Arrêté sur dénonciation  le 15 mai 1941, il sera exécuté le 10 décembre de la même année au mont Valérien, avec onze compagnons du même groupe. Fusillés l’un après l’autre, ils refusèrent qu’on leur bande les yeux et commandèrent eux-mêmes le feu du peloton d’exécution. Georges Bernard entonna, avant de mourir, le chant scout : «Adieu, je pars, sans détourner les yeux». 

Marguerite Martin, adhérente CFTC, arrêtée par la Gestapo. Extrait de son interrogatoire : «Questionnée encore et menacée, je suis obligée d’avouer que je connais d’autres personnes de l’organisation, mais  je ne les donnerai sous aucune contrainte. J’ai travaillé pour la France et je suis prête à mourir  pour  la  France. »  Elle  subit sept fois le supplice de la baignoire…  sans  avoir  parlé. Morte  pour la France,  le  20 août 1944. 

Henri  Clément,  du  bureau confédéral, président de la Fédération  des  syndicats chrétiens d’employés, techniciens et chefs de service. Il est arrêté le 11 juin 1943pour avoir coopéré à des récupérations de parachutages. Il est déporté au camp de  Kersbruck et, le 21 février 1945, il y décède. 

Jean Labouisse,  secrétaire général d’union départementale. Il a le cran de brûler, devant les troupes ennemies effectuant une opération contre le maquis, des documents qui  auraient permis des représailles contre les familles des patriotes. Il est pendu sur le champ. 

Eugène Perot, militant CFTC, ingénieur chef de laboratoire aux usines Hispano Suiza, chargé par Londres des liaisons radio avec l’Angleterre. Il réussit à installer quatre ou cinq postes clandestins. Arrêté en 1942, en pleine liaison radiophonique, il est interné à Fresnes, condamné à mort et exécuté avec quinze compatriotes. «Sa mort héroïque fut celle d’un saint!» dit l’aumônier qui l’avait accompagné au poteau d’exécution et qui tint à l’ensevelir lui-même.

Dans sa dernière lettre, il écrit: «II n’est pas nécessaire que je nomme tous ceux que j’ai connus et aimés. Qu’ils sachent que j’aurai, pour chacun d’eux, une pensée et une prière avant de mourir. » 

Paul Michelet, président du Syndicat des employés. Il est arrêté sur dénonciation pour diffusion de tracts clandestins. Il   meurt  à  Mauthausen.

Étienne Toure, militant CFTC. Ce pacifique de frêle complexion, comme le décrivaient ses  camarades,  s’engage dans la Résistance. Mort à Dachau. 

Francis Chirat, salarié au Crédit  lyonnais. Il  est  fusillé  en août 1944. 

André  Vaganay,  chef  du contentieux au Crédit agricole, rejoint le maquis du Vercors mais se fait arrêter. Il réussit à s’échapper et rejoint le maquis de Saône-et-Loire. 

Jean Carpezat, employé à la SNCF, est grièvement blessé le 3 septembre 1944, au combat, et achevé lâchement sur place. Il devait se marier vingt jours plus tard. Il aurait eu alors 21 ans. 

Louis Tournier, président d’une section syndicale, se sacrifie le 22 août 1944, afin de permettre la fuite de son chef de maquis. Fusillé à 32 ans, sans jugement. 

Michel Pasquier, métallurgiste, combattant de l’Armée secrète. Le 5 septembre 1944, il    est    fusillé.   Il    venait    d’avoir vingt ans.

Elie  Bourliaud  est,  comme l’écrit le quotidien La Nouvelle République, «un syndicaliste chrétien convaincu et qui représentait la Résistance dans ce qu’elle a de plus pur et de plus vrai». Mort à Buchenwald. 

Jean Fournier, âgé de 17 ans, employé, est tué le 1er septembre 1944 en ravitaillant le maquis. 

Charles Preux est tué par la Gestapo lors de son arrestation en 1943. 

André Domon, André Défaut, Pierre Dupont, tous trois fusillés à l’âge de 20 ans, le 2 octobre 1944. 

Marguerite Leilannet est déportée à Ravensbruck.

 

Et tant d’autres, hommes et femmes de tous horizons, de toutes religions, que nous voulons associer aujourd’hui à cet hommage. Nous pensons plus particulièrement aux personnes de confession juive qui ont payé un si lourd tribut à la folie des hommes.

 

Joseph Thouvenel

 

La Vie à défendre — août 2004