CFTC Paris | Amiens : Comment tuer ou sauver des emplois.
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Amiens : Comment tuer ou sauver des emplois.

Amiens : Comment tuer ou sauver des emplois.


Chronique de J. THOUVENEL du 14.01.2014 sur Radio Notre Dame (100.7)
Lire la chronique, c’est bien ! L’écouter, c’est encore mieux !

 

L’usine Goodyear d’Amiens-nord est sous les feux de l’actualité.
Depuis des mois, emmenée par la CGT, se livre une véritable guerre de tranchée sociale et économique avec la direction et l’actionnaire principal du fabriquant de pneus.
Actionnaire américain dont le moins que l’on puisse dire est que le souci des salariés et de leur famille ne semble pas être une priorité.

Maurice Taylor le patron de Titan, société qui contrôle Goodyear a notamment affirmé, il y a quelque mois, que ses salariés français ne travaillaient que 3h00 par jour.
Affirmation sans aucun fondement, qui a joyeusement jeté de l’huile sur le feu, dans un contexte passablement tendu.

C’est avec la subtilité du cow-boy, s’adressant à quelques Sioux sortant de leur réserve que le sieur Taylor à plus récemment qualifié ses employés d’Amiens-Nord de mabouls et de pirates.
Un spécialiste des relations sociales vous dis-je !

De son côté, la CGT n’est pas en reste, qui depuis des années refuse toute évolution.
Face à la monté en puissance de productions concurrentes, on ne bouge pas d’un poil, on ne négocie rien.
Une seule politique : celle du refus systématique.
C’est comme cela que 1200 salariés vont se retrouver sans emploi dans une région déjà durement frappée par le chômage.
D’où colère, désespoir et séquestration de deux cadres de l’usine d’Amiens Nord. Le tout sous la houlette du leader CGT local qui qualifie les cadres et tous les dirigeants de son entreprise de « pourriture et vermine ».
Ce qui a fait dire à juste titre au ministre du travail, Michel SAPIN, qu’il condamnait ces actes qui « sont des atteintes aux personnes, y compris avec des images dégradantes ».

Voilà ce que nous savons de cette affaire largement médiatisée.
Un esprit particulièrement curieux et attentif poserait une simple question.
Pourquoi nous parle-t-on d’Amiens-Nord ? Et non pas plus simplement de l’usine d’Amiens tout court ?
Tout simplement parce qu’à quelques centaines de mètres de celle qui va fermer se trouve une autre usine, dite « d’Amiens- Sud » qui appartient au même groupe et qui  produit  également des pneumatiques sous la marque Dunlop.


La différence c’est qu’en quelques années la CFTC, la confédération syndicale sociale chrétienne y a fait plus que son trou en devenant la première organisation du site.
Confronté aux mêmes problèmes, la stratégie a été radicalement différente.
En premier lieu, ne pas nier l’évidence, face à la concurrence des pays à bas coût, il faut réagir.
En second lieu, privilégier la négociation et l’information vraie des salariés.
Conséquence, évolution des modes de production avec par exemple des équipes venant travailler par roulement le samedi, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Et comme me le disait le délégué CFTC, Philippe Théveniaud, sacrifier un week end ça ne fait jamais plaisir, mais si en contrepartie on maintient, on consolide nos emplois. Ce sont des centaines de familles que nous sauvons. 

Oui Philippe bien loin des caméras, ce sont des centaines de familles que  toi et ton équipe ont sauvées de la précarité.


A la semaine prochaine