CFTC Paris | Big Brother est parmi nous !
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Big Brother est parmi nous !

Big Brother est parmi nous !

 


Chronique de J. THOUVENEL du 22.04.2014 sur Radio Notre Dame (100.7)
Lire la chronique, c’est bien ! L’écouter, c’est encore mieux !

 

Suite au viol d’une jeune fille dans l’enceinte d’un lycée de la Rochelle, 531 prélèvements ADN ont été effectués, correspondant à tous les hommes  recensés comme présent au lycée le jour du crime.

C’est l’occasion pour certains de réclamer le fichage génétique de l’ensemble de la population.

 

Attention danger !

 

S’il est tout à fait légitime d’effectuer un prélèvement sur les personnes ayant été présentes  pour une raison ou une autre sur une scène de crime, la systématisation de cette pratique est d’une toute autre nature.

Il s’agit de respecter l’équilibre entre la liberté et la contrainte, ou plus précisément, dans le cas présent, de ne pas basculer de la présomption d’innocence à la présomption de culpabilité.

 

Dans un premier temps, la loi prévoyait de ne ficher que les personnes condamnées.

Principe acceptable.

 

Aujourd’hui les textes ont discrètement évolué. Ils prévoient de ficher les personnes suspectées et non plus condamnées.

 

Et pas question de refuser le prélèvement ADN quand une autorité de police a décidé de l’effectuer !

 

Un tel refus a valu une condamnation de 4 mois de prison dont 2 fermes -oui vous avez bien entendu- 2 mois de prison ferme à l’encontre de Nicolas, ce jeune manifestant de la manif pour tous.

Le glissement des autorités, d’une mesure de lutte contre le crime à un outil de fichage politique n’est pas que théorique, nous avons là un cas pratique, comme pour les faucheurs d’OGM.

 

Savez-vous que la législation actuelle permet de ficher génétiquement le gamin qui à fait un TAG ?

 

Si je suis de ceux qui considère que le tagueur doit être sanctionné et que la meilleure sanction est sans doute de le faire nettoyer à la sueur de son front ses tags et ceux de ses petits camarades. Je ne vois aucun intérêt pour la société de le ficher génétiquement.

 

Bien entendu, si vous êtes fiché par ce que suspecté de tel ou tel délit, une fois votre innocence reconnue, vous pouvez demander votre retrait du fichier.

Non, ce n’est pas automatique ! Vous pouvez demander, et le procureur peut refuser.

Big Brother est déjà présent.

 

Innocent de tout crime, vous vous trouvez fiché avec des délinquants avérés et le procureur qui est subordonné à l’autorité du pouvoir politique, peut refuser de vous enlever  de ce fichier.

 

Comment dit-on totalitarisme en démocratie ?

 

Sans compter les gros intérêts financiers qui se profilent derrière le fichage A.D.N.  Savoir que vous êtes porteur potentiel d’une maladie génétique intéresse  fortement banquiers et assureurs par exemple.

Votre A.D.N révèle une fragilité et HOP ! Pas de prêts ou alors à des conditions exorbitantes !

Bien entendu, on nous assure que les données sont conservées à l’abri de tout regard indiscret. C’est bien connu, il n’y a jamais de fuites dans la police et dans la magistrature….

La tricoche, qui consiste à piocher des infos dans les fichiers pour revendre à des officines privés n’existe pas.  

Si c’est vrai c’est que nous sommes déjà dans le meilleur des mondes !

 

A la semaine prochaine