02 Fév Chronique de J. THOUVENEL du 02.02.2010 sur Radio Notre Dame (100.7)
Le Saint Père d’ajouter. Si le marché est reconnu comme « l’institution économique qui permet aux personnes de se rencontrer en tant qu’agents économiques » « abandonné au seul principe de l’équivalence des biens échangés, le marché n’arrive pas à produire la cohésion sociale dont il a pourtant besoin pour bien fonctionner ».
« L’activité économique ne peut résoudre tous les problèmes sociaux par la simple extension de la logique marchande. C’est pourquoi, il faut avoir présent à l’esprit que séparer l’agir économique, à qui il reviendrait seulement de produire de la richesse, de l’agir politique, à qui il reviendrait de rechercher la justice au moyen de la redistribution, est une cause de graves déséquilibres.
Il ne faut pas oublier que le marché n’existe pas à l’état pur. Il tire sa forme des configurations culturelles qui le caractérisent et l’orientent. En effet, l’économie et la finance, en tant qu’instruments, peuvent être mal utilisées quand celui qui les gère, a comme point de référence que des intérêts égoïstes ».
Ces paroles coulent comme du miel dans l’oreille d’un syndicaliste. Si seulement elles pouvaient arriver jusqu’aux responsables nationaux du Medef, nous pourrions sans aucun doute, faire de grandes choses ensembles au service du bien commun.
Citant son prédécesseur, Jean-Paul II qui avait lancé un appel pour une coalition mondiale en faveur du travail décent, benoît XVI précise ce que veut dire le mot décent « il signifie un travail qui , dans chaque société, soit l’expression de la dignité essentielle de tout homme et de toute femme : un travail choisi librement, qui associe efficacement les travailleurs, hommes et femmes, au développement de leur communauté ; un travail qui, de cette manière, permettre aux travailleurs d’être respectés sans aucune discrimination ; un travail qui donne les moyens de pourvoir aux nécessités de la famille et de scolariser les enfants, sans que ceux-ci ne soient eux-mêmes obligés de travailler ; un travail qui permette aux travailleurs de s’organiser librement et de faire entendre leurs voix ; un travail qui laisse un temps suffisant pour retrouver ses propres racines au niveau personnel, familial et spirituel ; un travail qui assure aux travailleurs parvenus à l’âge de la retraite des conditions de vies dignes » et le Pape de poursuivre en appelant, je cite « les organisations syndicales de travailleurs qui ont toujours été encouragées et soutenues par l’Eglise » à affronter les nouveaux problèmes de nos sociétés.
On essaye très Saint Père, on essaye, c’est d’ailleurs tout le sens de la traçabilité sociale prônée par la CFTC.
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A la semaine prochaine.