CFTC Paris | Chronique de J. THOUVENEL du 09.03.2010 sur Radio Notre Dame (100.7)
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Chronique de J. THOUVENEL du 09.03.2010 sur Radio Notre Dame (100.7)

Chronique de J. THOUVENEL du 09.03.2010 sur Radio Notre Dame (100.7)

C’est bien l’organisation du travail, en l’espèce l’obligation pour un cadre de changer d’emploi tous les 3 ans qui a pour conséquence la montée d’un mal être pouvant aller jusqu’au suicide.

 

L’idée première était de stimuler en permanence le salarié.  Nouveaux collègues, nouvelles tâches, nouvel environnement, devant de façon récurrente remobiliser des salariés qui ; c’est bien connu ; une fois installés dans leur poste de travail, s’assoupissent jusqu’à la retraite.

 

C’était, notamment, ignorer que l’être humain n’est pas un objet, taillable, corvéable et déplaçable à merci mais a besoin pour son équilibre, d’une certaine stabilité et que les liens amicaux qui se créent sur le lieu de travail participent fortement à cet équilibre.

 

Malgré cela, le patronat refuse à ce jour d’inscrire dans un accord que « certains modes d’organisation peuvent par eux-mêmes générer du harcèlement et de la violence ».

 

L’argument entendu en négociation est le suivant :

« Nous sommes là pour traiter de la forêt et non pas d’un arbre ».

 

Sous-entendu, les modes d’organisation ou les méthodes de gestion du personnel pervers représentent peu de chose, ne nous occupons pas de ces points de détail mais traitons les choses de haut et très globalement.

 

Cela m’a rappelé cette histoire utilisée par la CFTC à l’occasion des formations sur la morale sociale chrétienne :

 

« Un ami marchait sur une plage quand il fut intrigué par l’étrange comportement d’un autre homme qui ramassait les étoiles de mer déposées par la marée, puis les rejetait à l’eau.

Il aborda l’homme en lui demandant ce qu’il faisait.

« Je remets à l’eau ces étoiles de mer échouées sur le rivage. Si je ne le fais pas, elles mourront ».

Je comprends, mais il doit y en avoir des milliers sur cette plage. Vous ne pourrez pas toutes les sauver. Et vous rendez-vous compte que le même phénomène se produit probablement à l’instant sur des centaines de côtes ? Vous ne croyez pas que vous ne pouvez rien y changer ?

L’homme sourit, se pencha pour ramasser une autre étoile. En la rejetant dans les vagues, il répondit : « mais pour celle-là, cela change tout ! ».

 

Pour reprendre la métaphore patronale, si j’ai la responsabilité d’une forêt et que je trouve dans cette forêt un arbre avec 1, 2 3, 10 personnes pendues, que dois-je faire ? Passer ma route en disant « mon job c’est de m’occuper de la forêt pas d’un arbre ? »….

 

A mardi prochain.