19 Jan Chronique de J. THOUVENEL du 12.01.2010 sur Radio Notre Dame (100.7)
Le chômage explose, les licenciements touchent petites et grandes entreprises, le intérimaires et autres contrats à durée déterminée, qui rêvaient de stabilité, c’est-à-dire d’une embauche définitive, voient cette perspective s’éloigner quant ils ne perdent pas tout simplement leur emploi. Les impayés et le surendettement progressent dangereusement.
Pendant ce temps, le gouvernement fait légiférer en procédure d’urgence pour autoriser les grandes enseignes à ouvrir le dimanche.
Cette mauvaise loi passera d’ailleurs de justesse. De 3 voix au Sénat, le plus faible écart de la législature et ne serait pas passée à l’Assemblée si une poignée de parlementaires Alsaciens et Lyonnais qui ont obtenus qu’elle ne s’applique pas chez eux, ne l’avaient votée pour les autres.
L’enjeu était-il si grand ? Pour le citoyen lambda, certainement pas !
Pour l’observateur averti, certainement ! Et ce pour plusieurs raisons.
La première, l’essentielle, celle qui justifie une forte mobilisation, c’est le choix de civilisation que porte le dimanche.
L’affirmation qu’il est nécessaire, indispensable à l’équilibre de la société qu’il y ait un temps dans la semaine où la production et la consommation sont entre parenthèses pour permettre la vie familiale, personnelle, associative et religieuse.
Dans un monde au matérialisme dominant, il est posé avec force le principe d’un jour où les hommes et les femmes peuvent exprimer autre chose que la course aux biens matériels.
C’est également, en un temps où l’on se pose des questions sur l’identité nationale, la présence affirmée d’une identité chrétienne en France pour ne pas dire de l’identité chrétienne de la France.
Il est pour le moins significatif et réconfortant d’avoir vue quasi unanimement la France qui travaille, qui crée, qui agit, défendre le repos dominical.
C’est l’ensemble des organisations syndicales emmenées par la CFTC,
C’est la quasi-totalité des organisations patronales, avec en pointe les fédérations professionnelles, les artisans, les commerçants, les petites et moyennes entreprises.
C’est nombre d’intellectuels, des économistes, des philosophes ou des chrono-biologistes.
Ce fut trans-courant au sein des partis politiques.
En bref, une fois l’affaire clairement expliquée : Il ne s’agit pas que tout soit fermés le dimanche, mais de préserver l’équilibre construit au fur et à mesure des générations, équilibre qui assure sa place au commerce de proximité, à nos marchés traditionnels et surtout, surtout, pose un temps dans la semaine pour que chacun puisse aller vers
En bref donc, des profondeurs du pays, l’énorme majorité dit « Touche pas à mon dimanche ».
Et pourtant ils y ont touché.