CFTC Paris | Chronique de Joseph Thouvenel: Cachez cette crèche que je ne saurais voir!
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Chronique de Joseph Thouvenel: Cachez cette crèche que je ne saurais voir!

Chronique de Joseph Thouvenel: Cachez cette crèche que je ne saurais voir!

Chronique de J. THOUVENEL du 20.12.2016 sur Radio Notre Dame (100.7)
Lire la chronique, c’e
st bien ! L’écouter, c’est encore mieux !

 

creche

Louis Daufresne : Aujourd’hui vous nous parlez de la crèche Joseph, effectivement c’est la période.

Joseph Thouvenel : Je dois vous avouer Louis, que j’éprouve une certaine gêne à évoquer le sujet.

Si en cette période d’Avent, il me semble être dans le bon tempo, j’ai quelques scrupules à aborder sur des ondes accessibles à tous, un thème qui pourrait être considéré comme pouvant éventuellement ressembler au début de ce que pourrait être une tentative de prosélytisme.

Aussi je bannis de mon vocabulaire le terme de crèche, pour le remplacer par celui si joliment développé par le rapporteur public devant le Conseil d’Etat, où devrais-je dire la rapporteuse, puisqu’il s’agit d’une magistrate.

Bref homme ou femme, la formule idoine a été trouvée grâce à une brillante synthèse entre nécessité politique, bon sens populaire et vierge effarouchée du laïcisme exacerbé.

Je traiterai donc aujourd’hui « d’un objet mixte, porteur d’une pluralité de significations » comme on dit du côté du Conseil d’Etat.

Comme quoi, les critiques récurrentes à l’encontre de notre enseignement ne sont pas toujours fondées.

Il faut des années d’études, y compris supérieures, pour en pleine possession de la langue de Molière, définir en quelques mots simples ce rassemblement hétéroclite de mangeoire, paille, bœuf, âne, moutons, juifs errants et quelques autres.

Chapeau bas Madame, effectivement en vous écoutant, nul risque « d’élever ou d’apposer des emblèmes ou signes religieux sur les emplacements  publics » comme la loi le prohibe.

Ce que nous perdons en poésie, nous le gagnons en politiquement correct.

C’est bien là l’essentiel.

La religion étant bannie de nos vertes prairies et de nos places publiques, nous allons faire à fond dans le culturel.

Côté cour, un couple de sans-abri, ignorant tout de la contraception, squatte une étable occupée par deux intermittents interprétés par un âne et un bœuf.

Côté jardin, une poignée de gauchos accompagnés de bêtes à laines. Au loin, trois immigrés en boubou chargés de paquets cadeaux.

Dans les cintres, un trompettiste en robe de chambre immaculée entouré d’un chœur façon gospel.

Le spectacle peut commencer !  Et c’est parti pour plus de 2000 ans de représentations sans interruption.

Certains d’entre vous, emportés par l’élan venu de Bethléem irons sans doute au spectacle le 24 décembre au soir.

Si vous cherchez le lieu de la représentation, faites un tour d’horizon, le chapiteau est généralement surmonté d’un campanile ; j’évite le terme de clocher trop connoté ;

Louis Daufresne : Et tout ça vous satisfait Joseph ?

Joseph Thouvenel : Eh bien non Louis, des femmes, des hommes, depuis des siècles se sont engagés, portés par leur foi née au pied de la croix. Certains ont été martyrisés en raison de celle-ci. Ils ont plus que largement contribué à façonner notre pays, notre démocratie, nos us et coutumes y compris notre capacité d’accueil et  d’ouverture à la différence.

Et il faudrait aujourd’hui qu’ils retournent dans les catacombes, en s’excusant de prôner le pardon des offenses et l’amour de l’autre, tels que l’ont prêché  un certain Jésus-Christ et ses disciples ?

C’est tout simplement notre histoire saccagée, nos traditions massacrées, nos racines sectionnées, c’est la France défigurée !