
04 Juil Chronique de Joseph Thouvenel- Chronique, merci à tous.
Chronique de Joseph THOUVENEL du 4 juillet 017 sur Radio Notre Dame (100.7)
Louis Daufresne : Vous terminez la saison, façon remise des Oscars à Hollywood avec remerciements aux uns et aux autres.
Joseph Thouvenel : Depuis maintenant près de 8 ans, j’ai eu le plaisir d’exprimer sur cette antenne des opinions, des points de vue, des interrogations parfois, des convictions souvent.
Je crois savoir que la radio évoluant, les chroniques hebdomadaires des uns et des autres seront absentes à la rentrée. Je veux donc consacrer cette dernière chronique à ceux qui m’ont tant apporté.
D’abord bien sûr, la direction de Radio Notre Dame et vous-même Louis qui m’ont ouvert un micro et m’ont permis de m’adresser régulièrement à des dizaines de milliers de personnes.
Ensuite, les salariés de cette maison, journalistes, techniciens comme Jean-Paul aujourd’hui aux manettes, personnels d’accueil ou administratif, avec qui les relations ont toujours été professionnelles, agréables, souriantes, ou tout simplement amicales.
Je me dois également d’évoquer ces rencontres improbables, générées par la grâce des ondes.
Comme ce courriel d’un chirurgien, directeur d’un hôpital new-yorkais, me remerciant d’une chronique consacrée aux martyrs des Chrétiens d’Orient où j’évoquais les monstrueuses exactions dont sont victimes les femmes et les jeunes filles tombées entre les griffes de l’État Islamique.
Si quelques mots radiodiffusés ont apporté un peu de réconfort aux proches de ceux qui souffrent et meurent outre-méditerranée, que grâce en soit rendue à Radio Notre Dame.
Plus récemment, après avoir évoqué le capitaine Thomas et l’adjudant Bannis assassinés avec 58 autres camarades dans l’attentat de l’immeuble Drakkar au Liban, j’ai reçu une lettre très émouvante du frère d’un de leur camarade, le lieutenant DEJEAN DE LA BATIE, tombés à leur côtés, à Beyrouth.
La mémoire de ces serviteurs de la France, soldats de la paix, ne s’est pas éteinte et si du côté de ce qu’il est convenu d’appeler les grands médias, la flamme de leur souvenir est laissée sous le boisseau, l’espace de liberté de votre radio permet un autre regard sur l’actualité, que ce soit celle de l’immédiateté ou celle du légitime souvenir.
Vous voudrez bien me pardonnez si j’évoque un autre courrier qui m’a personnellement touché. Celui d’une auditrice, résistante à l’âge de 20 ans dont le jeune mari mourut en déportation à 33 ans. Elle m’apprit que son époux était un ami de mon père, tous deux chrétiens, tous deux scouts, tous deux résistants. S’ils ne partageaient pas toujours les mêmes idées, l’un plus à gauche, l’autre plus à droite, ils se retrouvaient sur les valeurs essentielles, jusqu’à risquer leur vie pour défendre ces valeurs. Ce beau courrier était accompagné d’un ouvrage « Paul Marchal, l’archange du camp de Strassfurt » retraçant la vie et le sacrifice de son mari, ouvrage dans lequel il est évoqué celui qui me sert de modèle : mon père.
Merci à Chrystèle, mon épouse, pour ses suggestions et ses si utiles corrections.
Merci à toutes et à tous, merci à tous ces auditeurs rencontrés aux hasards de mes pérégrinations qui m’ont confié apprécier ces chroniques, merci « pour ces moments » comme disait un ancien Président de la République.
Et surtout, si vous voulez préserver et développer cet espace d’expression libre et différent qu’est Radio Notre Dame, à vos poches !
Sans don, pas de liberté d’expression !
Et que Dieu vous garde !