
07 Mar Chronique de Joseph Thouvenel: des politiques sans ambition?
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Chronique de J. THOUVENEL du 07.03.2017 sur Radio Notre Dame (100.7) |
Louis Daufresne : La campagne électorale bat son plein. Vous nous avez fait part la semaine dernière d’un premier regret, le peu de place que les différents candidats font à la politique familiale dans leur programme. Vous avez un second sujet Joseph ?
Joseph Thouvenel : Effectivement Louis, comme dans toute campagne, beaucoup de choses sont dites, des promesses sont faites, d’homériques guerres picrocholines sont livrées avec acharnement, parfois à coup de boules puantes.
Il paraît que cela fait partie de l’exercice démocratique.
Grandeur et décadence du suffrage universel. Nous sommes loin du grand Hugo, intervenant à l’Assemblée :
« Le grand acte, tout ensemble politique et chrétien, par lequel la révolution de février fit pénétrer son principe jusque dans les racines même de l’ordre social, fut l’établissement du suffrage universel : `Fait capital, fait immense, évènement considérable ».
Que dirais-tu aujourd’hui, Victor ?
Le suffrage universel est présent mais dans quel état ?
Ce qui manque sans doute, c’est un souffle, un projet qui porte une ambition commune et non ces querelles de technicien de surfaces démocratiques.
Comment sortir le pays de son mal-être, de ses inquiétudes, de ses appréhensions ?
Comment souder un peuple, l’amener à se grandir en fraternité, si les aspirations les plus élevées, portées par nos élites, tournent autour du pain et des jeux, et sur la façon de distribuer l’un, ou de participer aux autres ?
Notre avenir, c’est une aventure humaine de celle qui déplace les montagnes, fait naître des héros, donne à chacun le sentiment réel de participer à une œuvre commune qui dépasse les ambitions personnelles.
Louis Daufresne : Vous avez sans doute raison, mais notre pays n’a-t-il pas besoin de concret plutôt que de rêves, si beaux soient-ils ?
Joseph Thouvenel : Avoir les deux pieds solidement ancrés au sol n’empêche pas, bien au contraire, d’aspirer à la transcendance.
Le sens du concret et le labeur quotidien ne sont pas antinomiques d’un regard tourné vers les étoiles.
Pour notre France, ce sont d’étoiles de mer dont je vais vous parler.
Notre pays, ce n’est pas cet hexagone de 544 000 km² adossé à l’Europe continentale.
Avec nos possessions maritimes sur l’ensemble de la planète, la France, c’est 11 millions de km².
Que faisons-nous de cet atout considérable, qui nous met au rang des superpuissances en termes de territoires ?
La conquête pacifique et raisonnée de cette immense étendue, voilà un projet pour une nation !
Imaginons, créons, utilisons nos savoir-faire humains et technologiques pour bâtir des cités sous la mer !
Jules Verne le rêvait, réalisons le et à la clef, nous aurons développement et emplois.
C’est un exemple parmi d’autres. Nous pourrions également évoquer notre politique étrangère qui se grandirait en s’axant sur la défense des Chrétiens d’Orient, alliant ainsi fidélité aux grands engagements du passé, devoir d’humanité et sécurité pour des régions qui en manquent cruellement.
Et si nos candidats ont d’autres ambitions dignes de ce nom, qu’ils les expriment, qu’ils les portent et ils retrouveront l’adhésion du peuple, sans laquelle rien de durable ne peut être bâti.