CFTC Paris | Chronique de Joseph Thouvenel du mardi 27 janvier 2015: Drôles d’experts!
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Chronique de Joseph Thouvenel du mardi 27 janvier 2015: Drôles d’experts!

Chronique de Joseph Thouvenel du mardi 27 janvier 2015: Drôles d’experts!

Chronique de Joseph Thouvenel du mardi 27 janvier 2015

Vous avez des doutes sur l’intérêt d’ouvrir les grandes surfaces et autres centres commerciaux le dimanche ? Les experts sont là pour vous convaincre.

Non pas les héros de cette série télévisée, qui quelle que soit l’habilité du criminel arrivent à le confondre après avoir identifié l’ADN de la petite cousine du témoin principal, qui avait croisé le colonel Moutarde déguisé en femme de chambre dans un bar de Gennevilliers.

Non, de vrais et beaux experts, de ceux dont la France peut s’enorgueillir, de cette race de spécialistes  qui ont fait l’admiration du monde entier, quand à l’occasion de la catastrophe de Tchernobyl ils ont, d’un rapport bloqué le nuage radioactif aux frontières du pays.

M. MACRON, l’homme qui fera repartir croissance et activité grâce à des notaires conduisant des autocars le dimanche, a confié au petit neveu de Jules FERRY, la lourde tâche de missionner, une commission pour étudier l’impact de l’ouverture des commerces le dimanche.

Celui-ci avec sa clairvoyance habituelle, a tout de suite fait le bon choix, en portant à la tête de cette assemblée de savants, Mme Anne PERROT, professeur à l’université de Paris 1.

Je ne gausserai pas sur  le prénom de cette auguste enseignante, cela serait tout à la fois déplacé et de mauvais goût.

C’est la consonance de son patronyme qui ouvre d’intéressantes perspectives.

À la lecture du rapport de Mme PERROT, j’ai compris que l’écriture des contes pour petits et grands, n’était pas réservée à quelques auteurs originaux du 17ème siècle, mais concernait également le monde universitaire.

Pour ce faire, accepter de rédiger un rapport dans des délais fantaisistes.

Comme vous êtes bien incapable en quelques semaines d’évaluer notamment, les conséquences de l’extension du travail dominical, sur la vie familiale des salariés concernés, vous faîtes l’impasse.

Idem pour les ouvertures en nocturne.

Où est l’étude sur les effets sans aucun doute positifs de l’absence des parents le soir à la maison pour superviser leçons et devoirs de leurs progénitures.

D’ailleurs des solutions existent, il suffit de prendre un répétiteur à domicile.

J’entends déjà, les esprits chagrins, évoquer le coût d’une telle prestation pour les foyers modestes. Allons, un peu de hauteur de vue.

Quand l’avenir de la France, 5ème puissance mondiale, passe par la vente de petites culottes à 23h45, sur les Champs-Elysées, nous n’allons pas nous rabaisser à ergoter sur la scolarité et le bien-être de quelques milliers de marmots de banlieue.

Par contre des études sur la nocivité du travail de nuit en général et des trop longues expositions à l’éclairage artificiel en particulier, Il en existe, toutes concluent à des risques avérés pour la santé des travailleurs et notamment en termes de développements de cancers particulièrement chez les femmes.

Quel coût pour la sécurité sociale et donc la communauté nationale ? Vous n’en saurez rien, car ce point n’est pas abordé par l’étude d’impact réalisée à la demande du ministre.

En fait, ce rapport compile un certain nombre de travaux déjà existants et parfois obsolètes en les sélectionnant soigneusement. Par exemple, il est fait référence à une étude canadienne, datant de plus de 15 ans, alors que les analyses du CREDOC de 2008 et celles de CONFESERCENTI de 2013 qui toutes deux chiffrent les destructions d’emplois liées à l’ouverture des grandes enseignes le dimanche sont passées sous silence.

Comment dit-on manipulation de l’opinion en langage universitaire ?