CFTC Paris | Chronique de Joseph Thouvenel: La Commune ou le temps des assassins.
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Chronique de Joseph Thouvenel: La Commune ou le temps des assassins.

Chronique de Joseph Thouvenel: La Commune ou le temps des assassins.

Chronique de J. THOUVENEL du 06.12.2016 sur Radio Notre Dame (100.7)
Lire la chronique, c’e
st bien ! L’écouter, c’est encore mieux !

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Louis DAUFRESNE : Aujourd’hui, vous nous parlez de la Commune de Paris, Joseph.

Joseph THOUVENEL : Effectivement Louis. L’Assemblée Nationale vient d’adopter une « résolution pour rendre justice aux victimes de la répression de la Commune de Paris de 1871 ».

Un « devoir d’histoire », « un devoir de justice » selon Bruno LE ROUX, Député socialiste, porteur de ce texte.

Pour certains de nos parlementaires, il est « nécessaire que soient mieux connues et diffusées les valeurs républicaines portées par les acteurs de la Commune. »

Louis DAUFRESNE : Et ce n’est pas votre avis?

Joseph THOUVENEL : Je crains qu’à force de vouloir instaurer une lecture officielle de l’histoire via le législateur, on renforce les œillères idéologiques  plutôt que la connaissance éclairée du citoyen.

En septembre 1870, le Second Empire s’écroule, défait par les armées prussiennes. En novembre, une consultation électorale de Paris assiégé, donne une majorité écrasante au gouvernement républicain de défense nationale. Les extrémistes ont pu se compter, sur 370 000 votants, ils n’obtiennent que 50 000 voix, le parti révolutionnaire ne remporte que 2 mairies sur 20.

Malgré cela, ils s’insurgeront contre une autorité légitime, régulièrement élue.

Très vite, les choses dégénèreront entre le gouvernement légal replié sur Versailles et les insurgés de la capitale. L’Assemblée prend une série de mesures contre les parisiens : suppression de la solde des gardes nationaux, seule ressource de beaucoup de familles, suppression des délais de paiement accordés aux locataires, aux commerçants et artisans. L’application de ces mesures réduirait à la misère et à l’expulsion de leurs logements la plupart des salariés, boutiquiers et artisans parisiens.

Deux généraux sont assassinés par les communards, faisant dire à Georges CLEMENCEAU « J’ai observé là le phénomène pathologique qu’on pourrait appeler le délire du sang. Un souffle de folie paraissait avoir passé sur cette foule ».

Des prisonniers communards sont fusillés. La Commune instaure par décret la terreur et prend des otages.

Pour toute exécution d’un partisan de la Commune de Paris, 3 otages désignés par le sort seront mis à mort. D’un côté comme de l’autre, c’est le règne de la violence et de la barbarie. Ce que Georges SAND qualifiera de « saturnales de la folie ».

Nous sommes loin, très loin de la liberté, de l’égalité et de la fraternité affichées aux frontons.

Louis DAUFRESNE : Qu’en tirez-vous comme enseignement Joseph ?

Joseph Thouvenel : Entre les fusilleurs des deux camps, les Français d’aujourd’hui ont-ils à choisir ? Certains le croient, influencés par le mythe et la propagande qui ont transfiguré ces sinistres événements. Les partisans de la violence accoucheuse de l’histoire, les nostalgiques du Bolchévisme, les aficionados de l’athéisme sectaire, car ce sont de nombreux prêtres et particulièrement des pères jésuites qui ont été les victimes innocentes du délire communard. Ce qui, encore une fois, n’excuse en rien la barbarie Versaillaise avec ces milliers de prisonniers ou de simples suspects fusillés à la chaîne.

Ceux qui banalisent ou glorifient l’insurrection violente contre un pouvoir légitimement élu, ont-ils conscience qu’ils portent en germe la justification de toutes les dictatures ?

Ce qui devrait tous nous réunir, c’est le refus de la guerre civile, la réprobation de la violence en politique comme ailleurs, l’exigence de conciliation et de concorde.