CFTC Paris | Chronique de Joseph Thouvenel: le cœur de pierre des nouveaux bien-pensants
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Chronique de Joseph Thouvenel: le cœur de pierre des nouveaux bien-pensants

Chronique de Joseph Thouvenel: le cœur de pierre des nouveaux bien-pensants

Chronique de J. THOUVENEL du 14.02.2017 sur Radio Notre Dame (100.7)
Lire la chronique, c’e
st bien ! L’écouter, c’est encore mieux !

IMG_4638Louis Daufresne : vous nous parlez de pauvreté et d’exploitation aujourd’hui.

Joseph Thouvenel : Effectivement Louis, à partir d’une expérience pour le moins étonnante. J’ai photographié il y a quelque temps, sur la passerelle des Arts à Paris, de jeunes voleuses, les mains camouflées sous de fausses pétitions, en train de faire les poches de touristes en ballade.

J’ai twitté la photo en faisant remarquer qu’il me semblait que la délinquance qui s’abat sur les touristes en notre douce France, était sans doute plus préjudiciable à l’image de notre pays que la fermeture des grands magasins le dimanche.

Louis Daufresne : Remarque de bon sens Joseph.

Joseph Thouvenel : Et bien pas pour tout le monde ! Quelques personnes dont une journaliste de la presse économique, y ont vu des relents de racisme. Etrange réaction !

Mais regardons concrètement les choses. D’abord, imaginez-vous en vacances à l’étranger, quand vous vous retrouvez délesté de votre argent et de vos papiers. C’est un peu de l’enfer qui s’ouvre sous vos pas, la balade romantique sur les quais de Seine se change en parcours du combattant administratif.

Même  les aficionados du tout ouvert tous les jours ; parce que ce qui compte avant tout, c’est le commerce ; remarqueront qu’argent volé rime avec client envolé.

Mais le pire n’est pas là, le pire c’est que sous couvert de bons sentiments, consciemment ou inconsciemment, de bonnes âmes banalisent l’ignoble.

Louis Daufresne : L’ignoble, le mot est un peu fort Joseph !

Joseph Thouvenel : L’ignoble ; c’est la situation de ces mineurs contraints par la violence, à arpenter soirs et matins, les lieux touristiques pour détrousser le chaland. C’est à juste titre que les organisations de lutte contre la traite des êtres humains dénoncent « cette esclavage moderne » que sont le vol ou la mendicité forcée.

Quand le Parquet identifie, je cite « Une structure très organisée, tant en France qu’en Roumanie, démontrant l’exploitation clanique des mineurs pour commettre des vols répétés et systématiques ».

Quand Libération parle d’enfants contraints « sous la violence et les coups » de voler et de mendier tous les jours dans la capitale et « d’obtenir des résultats ».

Quand une de ces malheureuses raconte que si elle ne ramenait pas au moins 300 € par jour elle subissait passage à tabac, brûlures de cigarette, voire des viols ! Comment ne pas trouver cela ignoble, abject, sordide ? En un mot révoltant.

Quel avenir pour ceux dont la jeunesse se résume à marauder sous la contrainte, à la recherche d’une victime, sous peine des pires sévices ?

Ils ne jouent pas aux gendarmes et aux voleurs, ils suent simplement sang et eau et pas seulement au figuré. Exploité par des adultes sans foi ni loi dans l’indifférence quasi générale.

Cela ne se passe pas dans une quelconque contrée lointaine aux mœurs exotiques, mais c’est tous les jours dans notre pays, patrie auto-proclamée des droits de l’homme ; une fois de plus, force est de constater que si l’idéologie aveugle, elle assèche aussi les cœurs. N’en déplaise aux nouveaux bien-pensants.