CFTC Paris | Chronique de Joseph Thouvenel- le travail syndical, ce grand méconnu.
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Chronique de Joseph Thouvenel- le travail syndical, ce grand méconnu.

Chronique de Joseph Thouvenel- le travail syndical, ce grand méconnu.

Chronique de Joseph THOUVENEL du 20 juin 2017 sur Radio Notre Dame (100.7)

Louis Daufresne : Vous faites du syndicalisme pur et dur aujourd’hui en brandissant l’étendard des confédérations syndicales.

Joseph Thouvenel : Si j’agite un drapeau il ne sera pas rouge. Sur ce point, je rejoins Alphonse de Lamartine quand il déclarait : « Je repousserai jusqu’à la mort ce drapeau de sang, et vous devez le répudier plus que moi, car le drapeau rouge que vous rapportez n’a jamais fait que le tour du Champs-de-Mars, trainé dans le sang du peuple en 91 et en 93 et le drapeau tricolore a fait le tour du monde, avec le nom, la gloire et la liberté de la Patrie ».

Mais il y a sans doute quelques pendules à remettre à l’heure.

Louis Daufresne : Lesquelles Joseph ?

Joseph Thouvenel : La première, les syndicats en France ne représenteraient pas grand-chose, aux alentours de 8 % des salariés et 5% dans le privé.

Quand l’argument est asséné par des politiques il prête à sourire. Si le critère est le nombre d’adhérents, alors les partis politiques représentent moins que pas grand-chose.

Pour mesurer l’adhésion des salariés envers les syndicats, le bon critère est sans doute celui de la participation aux élections dans les entreprises. Avec un taux qui dépasse les 60%, il n’y a pas de quoi rougir.

L’autre argument consiste à comparer le taux d’adhésion syndical en France et à l’étranger.

Les plus de 70% en Suède ou en Islande semblent donner raison à ceux qui critiquent aveuglément les syndicats français.

Sauf que, en ce domaine, les comparaisons internationales n’ont aucun sens. En Suède, Islande, Belgique et quelques autres, si je perds mon emploi c’est mon organisation syndicale qui me verse le chômage.

Mettez le même système en France et vous avez immédiatement des millions de personnes qui adhéreront aux différents syndicats.

Je pourrai également citer ce pays exemplaire pour les droits humains en général et ceux des travailleurs en particulier, j’ai nommé la dictature capitalo-communiste chinoise, qui affiche un taux de syndicalisation de 81,1%.

Seuls les heureux bénéficiaires d’un séjour en camp de travail ne doivent pas être syndiqués.

Louis Daufresne : Vous avez une seconde pendule à régler ?

Joseph Thouvenel : Absolument, celle qui consiste à affirmer que syndicalisme rime avec grève, blocage, violence et déni de réalité.

Ce n’est absolument pas le cas, tous les jours dans nombre d’entreprises, sont bâtis de bons accords, des problèmes sont résolus ou évités grâce à l’action conjointe syndicat, patronat.

Mais le grand public n’en sait rien, à part exception, il entend parler des syndicats quand il y a conflit.

Des palettes qui brûlent, une chemise déchirée, voilà de belles images que vous verrez tourner en boucle.

Un accord intelligent, humain et économiquement satisfaisant, vous n’en saurez rien.

Le dévouement de salariés et de dirigeants pour le bien commun, ce n’est pas un événement mais c’est du quotidien.

L’importance des syndicats est clairement affirmée par la doctrine sociale de l’Eglise. Les organisations syndicales contribuent à la construction de l’ordre social et de la solidarité et représentent donc un élément indispensable de la vie sociale nous dit le Compendium.

Si vous pensez à juste titre que le syndicalisme doit évoluer, s’améliorer, être moins politisé et que vous êtes salarié, suivez les recommandations de Saint Jean-Paul II, Benoit XVI ou François.

Engagez-vous dans l’action syndicale et participez à sa rénovation.

Ou alors cessez de vous plaindre.