CFTC Paris | Chronique de Joseph Thouvenel: l’Homme robot
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Chronique de Joseph Thouvenel: l’Homme robot

Chronique de Joseph Thouvenel: l’Homme robot

Chronique de J. THOUVENEL du 10.01.2017 sur Radio Notre Dame (100.7)
Lire la chronique, c’e
st bien ! L’écouter, c’est encore mieux !

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Louis Daufresne : Vous vous intéressez à l’Europe des robots aujourd’hui Joseph.

Joseph Thouvenel : Plus précisément Louis, à un rapport soumis à la Commission des affaires juridiques du parlement Européen par Madame MADY DELVAUX, ancienne ministre socialiste luxembourgeoise et actuelle députée européen, rapport « contenant des recommandations à la commission concernant des règles de droit civil sur la robotique ».

Rien à dire à priori, le développement de la robotique et de ses applications du type véhicule autonome par exemple, nécessite une réflexion sur les évolutions législatives et réglementaires nécessaires. Tout comme il est important d’approfondir les conséquences des nouvelles technologies sur l’emploi et la protection sociale.

Je partage également le souci de la députée concernant les éventuelles défaillances des systèmes ou le piratage des instruments connectés.

Prendre à bras le corps le sujet est une bonne chose, qui pourrait comme le précise le document, avantager l’industrie européenne dans la compétition mondiale.

Louis Daufresne : Alors Joseph, c’est un satisfecit pour ce texte, il va dans le bon sens.

Joseph Thouvenel : Cela pourrait être le cas, mais une lecture attentive et intégrale de celui-ci ouvre des horizons peu réjouissants.

De l’autonomie grandissante des robots, la rédactrice en arrive à leurs droits et devoirs, à l’octroi à ces machines d’une personnalité juridique jusqu’à par exemple permettre aux robots de percevoir des droits d’auteur sur «  leurs créations » ou encore permettre, je cite : « De mener diverses opérations financières dans l’intérêt du robot, telles que des investissements, des dons ou le versement d’une rémunération aux robots autonomes et intelligents ».

La question n’est plus celle de ce bon vieux Lamartine « objets inanimés, avez-vous donc une âme, qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? »

Mais juste, comment donner par les textes une personnalité aux machines. Au passage, doter les automates d’une personnalité juridique aurait l’immense intérêt pour les fabricants et les multinationales contrôlant les nouvelles technologies, de les exonérer de leur responsabilité en cas d’accident ou de de défaillance.

C’est pas ma faute, c’est celle du robot autonome vous n’avez qu’à lui saisir sa rémunération.

Louis Daufresne : Ce que vous dites c’est que le robot n’est plus objet mais devient l’égal de l’Homme.

Joseph Thouvenel : C’est cela Louis, un homme que les promoteurs de ce texte considèrent comme un assemblage de cellules,  une mécanique de chair et de sang.

La conscience morale : au rencart, la capacité de distinguer le bien du mal : à la casse, la dignité inaliénable de chaque personne : par pertes et profits.

Le matérialisme rabaissant veut tout simplement s’imposer à nous, en nous faisant prendre les vessies de la technologie pour les lanternes de la vie.

« L’Homme n’est pas seulement quelque chose mais quelqu’un. Il est capable de se connaître, de se posséder librement, se donner et entrer en communion avec d’autres personnes » nous dit le compendium de la doctrine sociale de l’Eglise.

C’est toute la différence entre la personne sujet d’un monde meilleur et le meilleur des mondes façon HUXLEY que certains voudraient nous imposer.