CFTC Paris | Chronique de Joseph Thouvenel- Priorité sociale : s’attaquer à la sous-traitance inhumaine.
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Chronique de Joseph Thouvenel- Priorité sociale : s’attaquer à la sous-traitance inhumaine.

Chronique de Joseph Thouvenel- Priorité sociale : s’attaquer à la sous-traitance inhumaine.

Chronique de Joseph THOUVENEL du 23 mai 2017 sur Radio Notre Dame (100.7)

Louis Daufresne : Vous nous parlez de l’international et de la mondialisation aujourd’hui ?

Joseph Thouvenel : Effectivement Louis, nous sommes en campagne électorale et les débats ; quand ils abordent les sujets de fond ; tournent légitimement autour des problèmes franco-français.

Notre responsabilité collective s’arrête-t-elle à nos frontières ? Je ne le crois pas.

« Des fillettes de cinq à huit ans  descendaient dans les puits avant quatre heures du matin et n’en ressortaient qu’après cinq heures du soir. Dans l’obscurité totale, elles devaient ouvrir et fermer des trappes au passage des ouvriers. Quelquefois, un mineur leur donnait un bout de bougie. Lors de l’enquête, l’une de ces petites filles dit ` je chante parfois, quand j’ai de la lumière, mais jamais dans le noir parce que j’ai trop peur’. »

Cet extrait de l’ « histoire sociale du travail de l’antiquité à nos jours » du Professeur Pierre Jacquard, décrit la situation française dans les mines en 1842.

Si heureusement nous n’en sommes plus là, ce n’est pas le cas en Asie, en Afrique, et en Amérique où nous pourrions trouver des situations similaires dans bien des secteurs comme l’agriculture, le textile ou même les services.

Louis Daufresne : Si l’exploitation éhontée de certaines populations dont des enfants à travers la planète est indéniable, quel est le rapport avec nos élections ?

Joseph Thouvenel : Simplement que j’aimerai que nos gouvernants se préoccupassent un peu plus de ce sujet et de nos responsabilités en la matière.

Quand nous importons des matières premières, des vêtements, des fruits et légumes, nous intéressons nous à la situation de ceux qui ont œuvré pour nous fournir ces marchandises ?

Certains le font, trop souvent après un drame.

Rappelez-vous l’écroulement du Rana Plaza au Bangladesh, au moins 1135 morts et un millier de blessés. L’immeuble qui abritait les ateliers de confection travaillant pour des marques internationales de vêtements, s’est effondré peu après la prise du travail.

Pourtant la veille, d’importantes fissures étaient apparues dans le bâtiment, son évacuation et sa fermeture avait été requise. Les protestataires qui refusaient de rejoindre les ateliers furent menacés de licenciement et de retenues sur salaire, ils prirent finalement leur poste.

Les 5 entreprises présentent dans le Rana Plaza produisaient des vêtements pour des marques comme MANGO, BENETTON, TEX, CAMAIEU etc.

A la manœuvre une seule idée, produire plus pour moins cher, pour le reste que les sous-traitants se débrouillent.

Cachez cette misère que je ne saurai voir tant que j’engrange du profit et que mon image n’est pas écornée.

United Color of Benetton, c’est jeune, c’est beau, c’est dynamique et c’est rouge sang.

N’avons-nous aucune responsabilité ? Nous consommateurs et nous pays importateurs !

Pour ma part, je crois que nous avons une responsabilité collective.

Le devoir de nos politiques est de permettre la liberté du commerce, tout en veillant au respect de la dignité de chacun.

Si l’Union Européenne, première puissance commerciale mondiale, a une utilité c’est bien celle d’imposer ; je dis bien imposer ; le respect des normes sociales pour tous ceux qui veulent bénéficier de nos marchés.

Réguler le social vers le haut plutôt que vers le bas, n’est-ce pas une juste et bonne ambition ?

Si oui : politiques au boulot !