CFTC Paris | Chronique de Joseph Thouvenel: Retour sur terre de la Commission Européenne
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Chronique de Joseph Thouvenel: Retour sur terre de la Commission Européenne

Chronique de Joseph Thouvenel: Retour sur terre de la Commission Européenne

Chronique de J. THOUVENEL du 29.11.2016 sur Radio Notre Dame (100.7)
Lire la chronique, c’e
st bien ! L’écouter, c’est encore mieux !

 

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Louis Daufresne : Aujourd’hui vous nous parlez d’une initiative de la Commission Européenne.

Joseph Thouvenel : Effectivement Louis, la Commission Européenne a lancé une consultation visant à mettre en place « un socle européen des droits sociaux ».

Enfin ! Pourrait-on dire.

Il aura fallu que les peuples grondent dans la rue, ou/et dans les urnes pour qu’enfin les autorités bruxelloises s’avisent que peut-être l’être humain, le travailleur, mérite quelques égards sociaux.

Louis Daufresne : C’est plutôt une bonne nouvelle, cette initiative va dans le bon sens.

Joseph Thouvenel : Sur le papier oui, mais quels seront les actes ?

Rappelez-vous le processus de Lisbonne, «  cet axe majeur de politique économique et de développement de l’Union Européenne ». Décidé au Conseil Européen de Lisbonne en mars 2000 par les 15 états membres de l’Union de l’époque.

L’objectif de cette stratégie, faire de l’Union Européenne « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici 2010 ». Une économie de « croissance durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ».

Pendant des mois, tous les « Déroulède » de la Commission Européenne du type Alain Minc, nous ont abreuvés de leur savoir ; Dans l’obscurité et les brumes de nos cerveaux, ils étaient le lumignon éclairant nos esprits.

Il fallait porter le libéralisme sans contrainte, toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus fort.

Les faits nous ont démontrés que leur lanterne n’avait rien de magique et était plus des vessies qu’autre chose.

Louis Daufresne : Vous pensez que ce sera le cas avec le socle européen des droits sociaux ?

Joseph Thouvenel : Contrairement à Monsieur Barroso, créateur du parti Maoïste portugais, ancien président de la Commission Européenne  et actuel collaborateur de la sulfureuse banque Goldman Sachs, je ne crois pas au sens de l’histoire.

Je crois que c’est le courage, la lâcheté ou l’indifférence des femmes et des hommes qui construit le futur.

Toute opportunité est bonne à saisir, la consultation de la commission en est une, mais ne soyons pas naïfs. Une machine aussi lourde et aussi empreinte d’idéologie que la Commission Européenne, effectuant soudainement un virage à 180°, c’est Beria chez les petites sœurs des pauvres ; Ça peut arriver mais ce n’est pas très fréquent.

Tenez, dans le document préparatoire diffusé par Bruxelles sont mis en avant trois axes principaux :

– Formation et accès à l’emploi.

-Travail et conditions de travail

-Protection sociale.

Louis Daufresne : Cela devrait vous convenir Joseph ?

Joseph Thouvenel : Oui, sauf qu’il manque un élément essentiel, du moins pour le petit peuple des travailleurs : le Salaire !

L’ambition européenne doit être celle du juste salaire, cette rémunération qui permet à chacun de vivre dignement, d’élever sa famille, de s’ouvrir à la culture et d’épargner.

Et pour bien me faire comprendre des ultra-libéraux échevelés, je dirais simplement que reconnaitre la valeur travail passe par la reconnaissance financière dû au travailleur, donc par le salaire.

Mesdames et Messieurs de la Commission, une politique salariale dynamique n’est pas un gros mot, juste un acte de justice.