CFTC Paris | COMMERCE INTERNATIONAL : L’EUROPE DOIT EXIGER LA RECIPROCITE
1424
post-template-default,single,single-post,postid-1424,single-format-standard,ajax_fade,page_not_loaded,,qode-theme-ver-10.0,wpb-js-composer js-comp-ver-4.12.1,vc_responsive

COMMERCE INTERNATIONAL : L’EUROPE DOIT EXIGER LA RECIPROCITE

COMMERCE INTERNATIONAL : L’EUROPE DOIT EXIGER LA RECIPROCITE


Chronique de J. THOUVENEL du 29.01.2013 sur Radio Notre Dame (100.7)
Lire la chronique, c’est bien ! L’écouter, c’est encore mieux !

 

 

Un récent rapport sur la situation de PSA, le constructeur automobile ex-PEUGEOT CITROEN, établi par l’ingénieur général des mines, Emmanuel Sartorius, nous révèle que, depuis le traité de libre échange entre l’Union Européenne et la Corée du Sud, l’Union Européenne a importé 6 fois plus de véhicules coréens qu’elle n’en a exportés.

Sur les seuls premiers mois de 2012, les exportations européennes vers la Corée ont chuté de 13% (12 000 véhicules) alors que les importations coréennes en Europe ont bondi de 78% (80 000 véhicules importés).

Si l’on retire des exportations européennes les automobiles haut de gamme, du type Mercedes, Ferrari ou autres Porsche. C’est carrément la Bérézina !

La raison en est simple, si d’un coté on joue pleinement le jeu du libre échange, de l’autre on ne cesse d’inventer de nouvelles barrières non tarifaires.

Comme des normes de sécurité ou anti-pollution spécifiques, qui obligent à modifier les véhicules vendus en Corée, ce qui entraîne des surcoûts difficilement acceptables sauf pour les véhicules haut de gamme.

Sachant que des accords de libres échanges similaires sont envisagés entre l’Union Européenne, l’Inde et le Japon, il y a de quoi s’inquiéter.

Connaissant le nationalisme intransigeant qui règne dans ces deux pays, ouvrir nos marchés en imaginant que la réciproque sera vraie est d’une naïveté qui confine à la stupidité.

Dans le même temps, nos entreprises doivent respecter scrupuleusement un nombre toujours plus important de normes sanitaires, techniques ou autres, auquel s’ajoutent des règlementations environnementales toujours plus strictes.

Mon propos n’est pas de remettre en cause celles-ci, avoir le souci de ne pas polluer, veiller à l’avenir de la planète sont de bonnes choses. Ce qui est moins bien, c’est de laisser nos entreprises en concurrences directes, avec des pays pour lesquels le respect de normes sociales, environnementales, sanitaires ou autres à autant d’importance que la liberté d’expression pour le président- dictateur Nord-Coréen.

Si la chine à mis en place –non pas la liberté d’expression- mais une procédure de certification obligatoire des produits industriels, qui coûte du temps et de l’argent aux importateurs sur le marché chinois, ce n’est pas par hasard. Dans le même temps nous laissons rentrer sur notre territoire, une masse considérable de produits aux normes non compatibles avec nos règlementations.

Et ce pour deux raisons :

La première, le goût du profit exacerbé de quelques uns.

Faire travailler des quasi-esclaves et mettre en danger les consommateurs n’a aucune importance si cela rapporte beaucoup d’argent.

La seconde, le mythe de la libre concurrence, cette main invisible, si chère à nos ultralibéraux. 

Ce conte pour enfant, semble être encore et toujours le sommet de la réflexion intellectuelle au sein de la commission européenne. Il serait temps que notre élite bruxelloise devienne adulte.

 

 

A la semaine prochaine