CFTC Paris | Critique de “Nous sommes la France” de Natacha Polony par Joseph Thouvenel
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Critique de “Nous sommes la France” de Natacha Polony par Joseph Thouvenel

Critique de “Nous sommes la France” de Natacha Polony par Joseph Thouvenel

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Qu’il est agréable et vivifiant de lire un esprit libre ; c’est le cas de Natacha POLONY.

Si je ne partage pas toutes ses idées et prises de position, il n’en demeure pas moins que la co-fondatrice du comité Orwell sait allier culture, intelligence et courage, ce qui n’est pas si fréquent par les temps qui courent.

Quand elle nous parle de la France, c’est la France avec son histoire, ses richesses, ses faiblesses mais aussi ses valeurs. Quand elle tape, c’est juste et fort.

« A-t-on jamais vu bâtir quoi que ce soit sur l’ignorance ? Croit-on vraiment que l’on comble le néant par des bons sentiments ? Les premiers penseurs de l’école républicaine étaient les héritiers de l’humanisme des Lumières, ils avaient dans l’idée que le savoir nous libère et nous transforme. Ce n’est pas par des « débats citoyens » que l’on apprend l’empathie, le respect de la dignité humaine, la tolérance… c’est en se confrontant aux grandes œuvres du génie humain, qui nous apprennent la complexité, la noirceur, mais aussi la grandeur de l’âme, et c’est en se promenant dans l’Histoire qui nous prévient contre les pièges de l’appétit de pouvoir, de l’intolérance et de l’injustice ».

Si du passé Natacha Polony ne fait pas table rase, elle sait également nous parler du présent. « Et puis tout à coup, dans cette mécanique réglée surgit la Haine, le Mal radical. Celui que nous avons tant de mal à penser et qui fait que des êtres humains peuvent mettre un couteau dans les mains d’un enfant pour lui faire égorger un prisonnier, qu’ils peuvent envoyer une fillette sur un marché avec une ceinture d’explosifs. Ou qu’ils peuvent poursuivre une petite fille de huit ans, l’attraper par les cheveux et lui tirer une balle à bout portant, simplement parce qu’elle est juive.

Contre ce mal radical, la guerre est inévitable puisqu’il l’a lui-même déclarée. Pas une guerre des « chrétiens » contre « l’islam ». Khaled Al-ASaad, ancien directeur des antiquités du site de Palmyre, assassiné à quatre-vingt-trois ans par des fous de Dieu parce qu’il incarnait la mémoire d’un pays au carrefour des cultures et des religions, est dans cette guerre du même côté que nous tous, Français, pour défendre une vision de l’Homme, de sa dignité, de sa liberté, que ces gens veulent détruire. Il l’est avec la grandeur des héros morts en martyrs. Et les seules paroles qu’il nous faut lancer à la face des monstres sont celles- ci : « Ami, si tu tombes, un ami sort de l’ombre à ta place ».

A lire pour mieux comprendre qui nous sommes,  nous « La France ».

J.T

Nous sommes la France de Natacha Polony
en livre de poche, édition J’ai Lu