12 Mar Dialogue avec un médecin mécontent….
Suite à l’interview de Joseph Thouvenel, diffusée sur BFM TV sur le travail du dimanche ( en date du 08 mars 2012 sur notre site), un médecin a réagi. Vous trouverez ci-dessous son courrier et la réponse de Joseph Thouvenel.
Monsieur, Médecin généraliste, j’ai été scandalisé par les propos tenus par l’un de vos reponsables (le Vice-président ?), ce jour, dans un journal télévisé. Il s’exprimait sur le travail du dimanche et présentait les médecins comme des nantis, qui pouvaient se permettre de ne pas travailler le dimanche. Je suis d’accord avec vous pour être contre le travail du dimanche, mais stigmatiser les médecins, qui sont harassés de travail (parfois entre 80 et 100 heures par semaine) me paraît particulièrement déplacé et scandaleux. Croyez, Madame, Monsieur, en l’assurance de mes meilleurs sentiments. Dr XXXXXXX PS : Utiliser des arguments faisant référence à la lutte des classes n’est pas digne d’un syndicat d’inspiration chrétienne. |
Docteur, J’ai bien pris connaissance de votre courrier suite à mon interview par BFM TV au sujet du travail du dimanche. En aucun cas, je n’ai parlé de nantis à propos des médecins libéraux, j’ai juste fait un constat : « dans cet arrondissement (Paris 10), il n’y a, en ce dimanche, aucun cabinet de médecin libéral ouvert ». Cet exemple qui vous a interpellé me paraît particulièrement éclairant.
Vous me parlez, dans votre courrier, des médecins qui sont harassés de travail. Fils et petit fils de médecins, c’est un sujet que je connais un peu, j’ai vécu, notamment, toute mon enfance en ayant l’habitude de voir mon médecin généraliste de père, appelé à toute heure du jour ou de la nuit par des clients et se rendre immédiatement chez eux. Je crois que cette pratique est aujourd’hui, pour de multiples raisons, une exception. Vous exercez en province à Château Thierry, je sais aussi que la pratique des médecins généralistes n’est pas forcément la même à Paris ou en province. Je sais également le travail considérable fait par nombre de médecins en raison notamment du manque cruel de relève. En prenant l’exemple du désert médical le dimanche à Paris, j’espère attirer l’attention des politiques et de l’opinion publique sur ce réel problème et non stigmatiser une profession aujourd’hui bien mal traitée malgré leurs promesses récurrentes par nos politiques. Je ne m’essaierai pas non plus au petit jeu des comparaisons entre le nombre d’heures fait par un médecin libéral et le nombre d’heures effectué par un ou une salariée du commerce. Je note simplement qu’avec des nocturnes qui de plus en plus souvent vont jusqu’à 23 heures, le travail du dimanche et des jours fériés qui se généralise, un salaire très faible qui oblige bien souvent à être logé à plus d’une heure et demie de son lieu de travail, les salariés du commerce méritent largement d’être défendus. Je note également que tant à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat, ne siège aucun parlementaire issu des métiers de base du commerce mais par contre, nombreux sont vos confrères qui trouvent le temps, du moins théorique, d’exercer leur activité libérale et politique. A commencer par le Docteur Mallié, l’auteur de la mauvaise loi sur le travail du dimanche. Ne voyez dans ces simples constats, aucune idée de lutte des classes mais simplement la photographie d’une réalité bien souvent ignorée. Veuillez agréer, Docteur, l’expression de mes sentiments les meilleurs. Vice-président CFTC |