02 Sep Grippe A : entends le chaos qui vient.
Le XXIe siècle sera bactériologique ou ne sera point. En effet, l’arrivée de la grippe A en nos contrées paraît être l’événement majeur des mois à venir. Du masque aux solutions hydroalcoolique, la rupture de stock est déjà au rendez-vous. La Ministre de la Santé se fend d’une déclaration quotidienne et l’on en est déjà à un milliard d’euros d’achat d’un vaccin dont l’efficacité et l’innocuité font discussion. Nous nous garderons, n’étant pas membre de la Faculté, de tout commentaire sur la dangerosité de cette grippe. Mais il semble malgré tout qu’hormis cas de mutation, cette grippe sera de la puissance « d’une grippe saisonnière normale ». Le principe de précaution doit bien sûr s’imposer et la redécouverte de gestes d’hygiène élémentaires enseignés aux écoliers au XXe siècle paraît par ailleurs, un tant soit peu époustouflante : se laver les mains, ne pas cracher par terre, ne pas laisser traîner ses mouchoirs, enlever ses chaussures en rentrant à la maison, ne pas postillonner à la face d’un bipède, s’est quand même traduit par une campagne d’information d’un coût de 450 millions d’euros. Redécouvrir que la pluie ça mouille, a quand même un prix. Au-delà du principe de précaution, légitime, élémentaire, ne se cacherait-il pas d’autres préoccupations ? La seule donnée fiable que l’on puisse avoir sur cette grippe est sa force de contamination de l’ordre du simple au triple d’une grippe normale. Selon les simulations pandémiques les plus probables, plus d’un tiers de la population française pourrait être atteinte conjointement, ce qui génèrerait dans notre pays un chaos organisationnel ponctuel, mais néanmoins effrayant pour les tenants « du marché libre et non faussé ». Que serait un supermarché sans clients, sans caissière, sans approvisionnement : la question de l’ouverture dominicale risquerait de devenir quelque peu obsolète. Quel spectacle que ce chaos de spéculations et de contre spéculations sur les valeurs du CAC 40 : SANOFI + 40 SOCIETE GENERALE – 55, OPA inamicale sur SANOFI, faillite de NATIXIS (BLOOMBERG relève toi, ils sont devenus fous).
Même si les entreprises sont tenues de prévoir un plan de continuation d’activité, on ne voit pas par quel miracle (à moins d’enfermer ses salarié ou ses sous traitants dans des blockhaus) ces plans pourraient être d’une quelconque efficience. C’est un véritable hiatus du modèle économique libéral qui risque de se produire. C’est cela et pas autre chose qui génère l’effet de panique chez nos gouvernants. Les métiers les plus en contact avec le public seront logiquement les premiers atteints : personnel hospitalier, pompiers, postiers, médecins, sécurité sociale. Tous ces salariés, fonctionnaires, aux horaires atypiques, en contact avec des populations parfois fragilisées, mais qui volens nolens assurent tant en matière de santé qu’en matière régalienne, la base nécessaire du « contrat social ». Toutes ces professions qui sont la cible des ultra libéraux. On se souvient par exemple des discours de l’hilarant Michel GODET : « sur les fonctionnaires dormant dans leur voiture pendant leurs horaires de travail ».
C’est ce hiatus des infra structures de l’économie qui terrifie, aujourd’hui les requins du CAC 40, les traders aux bonus faramineux, les banquiers, le Gouvernement. La leçon en sera-elle tirée ? Le roi risque fort d’être nu.
Pour l’UD : JM.