06 Août La CFTC à travers la presse
Le préfet de Paris a refusé l’application d’une loi très rémunératrice pour les salariés le dimanche. A Paris, travailler plus le dimanche ne rapportera pas plus. Répondant à une demande de Bertrand Delanoë, maire de la capitale, la préfecture de Paris a refusé la transformation des actuelles «zones touristiques» commerciales en Puce (Périmètres urbains de consommation exceptionnelle), privant ainsi les salariés concernés d’une meilleure rémunération. Un refus venant du préfet, donc de l’Etat, qui s’oppose ainsi à l’application d’une loi pourtant votée à la demande insistante… du président de la République lui-même. Explications. Volontariat. Plusieurs lois permettent aujourd’hui aux commerces d’ouvrir le dimanche. La dernière, celle d’août 2009, a même créé les fameux Puce, organisant le travail des salariés sur la base du volontariat tout en leur garantissant une rémunération double. Cette loi étant plus avantageuse que celle, antérieure, des «zones touristiques», «il nous a semblé normal de demander le régime le plus favorable pour les salariés», explique le cabinet du maire. Et donc le reclassement des sept zones touristiques parisiennes, dont les Champs-Elysées, en Puce. Impossible, répond en substance le préfet, dans une lettre du 22 juillet que Libération s’est procurée, car la demande de la mairie «ne vise pas à proprement parler à la création d’un Puce […] mais à la transformation, au reclassement des zones touristiques existantes, ce qui n’est pas prévu par les dispositions légales». Un raisonnement juridique discutable, «qui maintient surtout les inégalités entre salariés, suivant qu’ils travaillent le dimanche dans une zone touristique ou au sein d’un Puce», estime la mairie de Paris. La décision préfectorale fait aussi hurler le syndicat CFTC, dont le secrétaire général adjoint, Joseph Thouvenel, dénonce «l’incapacité de l’Etat à tenir ses promesses». Le fruit, également, d’un lobbying des commerçants des Champs-Elysées, selon Régime. Exit donc, pour tous ces salariés, le travail sur la base du volontariat et la rémunération double évoqués lors des débats parlementaires. La loi d’août 2009 a même étendu le régime des zones touristiques aux autres commerces que les seuls établissements culturels. Même le dimanche, le travailler plus pour gagner plus a décidément du mal à devenir réalité. La bataille continue à Paris sur le travail du dimanche. La préfecture vient de refuser la demande de la mairie de Paris de transformer les zones touristiques en “périmètre d’usage de consommation exceptionnelle” (Puce), où le travail dominical est payé double.
L’Etat prive de Puce les Champs-Elysées.
C’est une nouvelle manche dans une longue bataille. Selon une information du Parisien, confirmée par la mairie de Paris, la préfecture de Paris a envoyé la semaine dernière au maire Bertrand Delanoë un courrier pour lui notifier son refus de changer les règles de l’ouverture dominicale dans les zones touristiques, écrivant un nouveau chapitre dans la partie de ping-pong que se livrent la gauche et la droite sur le sujet.Résumé des épisodes précédents : entre 1994 et 2005, Paris a créé sept zones touristiques, où seuls les magasins culturels et de loisirs avaient le droit d’ouvrir le dimanche. Au grand dam de la droite locale et de grandes marques, comme Vuitton, qui, depuis des années, dénoncent des situations ubuesques, les magasins de disques ayant le droit d’ouvrir dans ces zones, mais pas les boutiques de parfum ou de luxe.Le 9 août 2009,
Nathalie BIRCHEM