
06 Jan La définition chrétienne du travail
« Ensemble des activités humaines coordonnées en vue de produire ou de contribuer à produire ce qui est utile : état, situation d’une personne qui agit avec suite en vue d’obtenir un tel résultat ».
Telle est la définition usuelle du travail.
Pour les marxistes, le travail est une aliénation du fait de sa dépendance à une autorité hiérarchique et patronale.
« Le caractère étranger du travail apparaît nettement dans le fait que, dès qu’il n’existe pas de contrainte physique ou autre, le travail est fui comme la peste. Le travail extérieur, le travail dans lequel l’homme s’aliène est un travail de sacrifice de soi, de mortification. Enfin le caractère extérieur à l’ouvrier du travail apparaît dans le fait qu’il n’est pas son bien propre, mais celui d’un autre, qu’il ne lui appartient pas lui-même mais appartient à un autre » (Karl MARX, manuscrits 1844).
L’ultra libéral, lui, voit le travail comme une marchandise, un échange force physique et/ou intellectuel contre rémunération, le tout sous la conduite du marché.
Pour le chrétien ; outre l’aspect religieux ; Dieu le créateur tout puissant, modèle l’Homme à son image et l’invite à travailler la terre (Gn 2,5-6) et à garder le jardin d’Eden où il l’a placé (Gn 2,15).
Le travail appartient à la condition originelle de l’Homme et précède sa chute. En travaillant, je participe au bien commun, je suis co-créateur en contribuant à une œuvre, je suis acteur de la vie de la cité tout en me donnant les moyens de vivre et de faire vivre ma famille. Le travail n’est pas un exercice solitaire, c’est un « faire ensemble » qui crée du lien social. Je travaille avec les autres et pour les autres.
Cette notion de travail ne se limite pas à l’aspect salarié ; au sens chrétien du terme, le bénévole travaille, les parents qui élèvent leurs enfants travaillent.
D’où l’importance de temps collectifs, comme le dimanche, qui échappent à la production et à la consommation.
« Le sommet de l’enseignement biblique sur le travail et le commandement du repos sabbatique » affirme le compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise qui précise : « La mémoire et l’expérience du sabbat constitue un rempart contre l’asservissement au travail, volontaire ou imposé, et contre toute sorte d’exploitation, larvée ou évidente ».
Chaque travailleur est la main du Christ qui continue à créer et à faire du bien, affirme Saint-Ambroise, raison pour laquelle travailler est un devoir qui permet à chacun de grandir en dignité.