CFTC Paris | La société de capitalisme solidaire
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La société de capitalisme solidaire

La société de capitalisme solidaire

On ne se méfie jamais assez de ces personnes discrètes, presque effacées, qui quand vous leur tendez un micro, s’excusent très poliment et vous invite à interroger un collègue, arguant du fait qu’ils ne seraient pas  de bons orateurs.

Les mêmes sont capable de balayer d’un coup de réflexions construites et argumentées, les dogmes du moment.

C’est ce que fait avec intelligence et culture Olivier Pinot de Villechenon dans son ouvrage « La société de capitalisme solidaire, instrument du bien commun ».

Associer capitalisme et solidarité, voilà qui n’est pas habituel et mérite quelque attention.

Pour l’auteur, s’il est légitime et utile que chacun recherche son propre intérêt dans l’échange, «  cette recherche ne saurait être conduite dans l’oubli, voire le mépris du bien commun et au détriment de la justice ».

Et le bougre ne s’arrête pas là, en quelques phrases il fait tomber le PIB de son piédestal. « Comment un indice reflétant aussi mal la réalité de la production globale peut-il encore servir de base à l’analyse économique et inspiré des politiques ? Serait-ce parce que le PIB nous offre une évaluation chiffrée (mais partielle) de la production et que nous avons plus de goût pour les chiffres que pour la réalité ? » Et il insiste « serions-nous devenus sensibles aux apparences de la science, au point de préférer fonder notre analyse sur une réalité fausse, mais chiffrable, plutôt que sur une réalité vraie, mais plus difficilement quantifiable ? Serions-nous devenus victimes des illusions du scientisme, au point de préférer la précision du chiffre à l’exactitude des données ? »

Sous le tranquille avocat honoraire de province, perce l’esprit le plus subversif qui soit, celui préférant la réalité concrète aux idéologies, le bien commun au laisser faire libertaire.

Et le gaillard ne s’arrête pas là, après avoir analysé et dénoncé, il propose. « Il nous appartient de restaurer l’Etat, pour qu’il redevienne le rempart du bien commun ». « Il doit recouvrer son autorité et, pour cela, alléger le fardeau qu’il fait peser sur l’économie de marché, en restituant à cette dernière l’ensemble des activités dont elle n’aurait jamais dû être privée. Il nous appartient de restaurer l’économie de marché, en lui reconnaissant d’autres fins que la maximisation des gains et en dotant l’entreprise d’un statut permettant à ses acteurs de concourir à la recherche du bien commun et à sa mise en œuvre ».

Très concrètement, Olivier Pinot de Villechenon prône une nouvelle forme de société commerciale la « société de capitalisme solidaire » qui, au lieu de les opposer, associera étroitement actionnaires et salariés, pour définir les orientations de l’entreprise et les modalités de sa contribution au bien commun.

Je vous le disais, cet homme est dangereux.