CFTC Paris | 6 ans après l’assassinat de 3 parachuchistes, d’un rabbin et de 3 enfants parce que juifs, à relire la chronique de Joseph Thouvenel sur le vivre-ensemble
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6 ans après l’assassinat de 3 parachuchistes, d’un rabbin et de 3 enfants parce que juifs, à relire la chronique de Joseph Thouvenel sur le vivre-ensemble

6 ans après l’assassinat de 3 parachuchistes, d’un rabbin et de 3 enfants parce que juifs, à relire la chronique de Joseph Thouvenel sur le vivre-ensemble

Quel vivre-ensemble ?

Un an après l’attaque terroriste de Charlie Hebdo et de l’Hyper-Cacher, il est beaucoup question du « vivre ensemble » que certains invoquent comme un mantra sans en préciser le contenu. Le « vivre ensemble », c’est peut-être simplement l’attention à l’autre, aux autres.

A partir de ce critère, c’est sans doute le mois de mars qui devrait servir de date repère concernant la montée en puissance des attentats terroristes dans notre pays.

Rappelez-vous : mars 2012. Trois parachutistes sont assassinés à Toulouse et Montauban, un 4ème aujourd’hui hémiplégique, échappe à la mort.

Devant l’école OZAR HATORAH de Toulouse, un Rabbin de 30 ans est abattu, ses fils de 3 et 6 ans n’échapperont pas à la haine du meurtrier qui les liquidera dans le caniveau. Comme Myriam, une petite fille de 8 ans rattrapée dans la cour de l’école, saisie par les cheveux et tuée d’une balle dans la tête.

On me dit que Charlie, ce n’est pas pareil, qu’à ce drame est associée la force du symbole de la liberté de la presse et de la liberté d’expression.

Mais la force symbolique de l’atteinte à l’innocence de l’enfant n’est-elle pas aussi forte ?

La force symbolique de la chasse et de l’assassinat de Juifs, parce que Juif, sur le territoire national n’est-elle pas aussi forte ? C’est dès mars 2012, qu’il aurait fallu se lever en masse, sans attendre que le microcosme médiatique parisien soit touché.

Nous avons collectivement failli, par manque d’attention à l’autre, fût-il parachutiste ou Juif.

« Vivre ensemble », c’est, ce doit être une réalité ordinaire, élémentaire. C’est vivre de façon normale, sociable avec son environnement. C’est l’intelligence du cœur dont Pascal affirmait qu’elle était un complément essentiel à la raison ; « Vivre ensemble », c’est être civilisé, c’est-à-dire accepter des règles de vie commune au détriment de ses pulsions. « Vivre ensemble », c’est respecter les lois, us et coutumes de ceux qui vous accueillent. « Vivre ensemble », cela s’apprend, se cultive, en premier lieu au sein de cet espace où l’être humain dès sa naissance est contraint de partager son existence avec des personnes qu’il n’a pas choisies : la FAMILLE.

La famille, espace premier de l’éducation, de l’éveil de la conscience. Famille que l’on ne cesse d’attaquer et d’affaiblir depuis des années. On nous parle à juste titre de liberté et d’égalité, mais que sont-ils sans la fraternité ? Fraternité que l’on ne peut imposer ni par la loi, ni par la force. Pourtant, la fraternité est incontournable, essentielle pour un « vivre ensemble » harmonieux.

Quand nous affirmons que nous croyons dans le Père, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible, nous affirmons que nous sommes tous fils du même père et donc tous frères.

Tous frères avec nos légitimes différences, c’est notre conviction et notre espérance dans la fraternité du « vivre ensemble ».