28 Avr Le président de la CFTC en prison !
Le parisien
Carole Sterlé | Publié le Vendredi 25 Avril 2014, 07h00 | Mis à jour : 07h15
Nouveau cri de colère contre la prison
Maison d’arrêt de Villepinte, hier. Le président de la CFTC, Philippe Louis (au second plan, à droite) a visité cette prison qui accueille 992 détenus au lieu de 588.(LP/C.S.)
La prison de villepinte craque. Ça n’est pas une nouveauté, mais chacun à son niveau tente de réagir. Hier, c’est la CFTC qui a voulu donner de la voix, en faisant entrer dans la maison d’arrêt le président du syndicat, Philippe Louis, avant une prochaine entrevue qu’il compte décrocher avec la garde des Sceaux, Christiane Taubira. « Les détenus eux-mêmes parlent d’insécurité et se sentent parqués », confie Philippe Louis à la sortie de cette visite, où il s’est lui-même senti oppressé. Conçue pour 588 détenus, la maison d’arrêt de la Seine-Saint-Denis en renferme 992, soit un taux d’occupation qui frôle les 170 %. Il n’est plus rare que les détenus soient trois par cellule, y compris au quartier des arrivants.
« Imaginez-vous à trois dans 9 m 2 avec des toilettes communes dans la pièce », illustre un surveillant. Au quotidien ? « On ouvre la même cellule six ou sept fois. Le temps qu’on pouvait avoir pour discuter avec les détenus, on ne l’a plus, et on craint que ça dégénère quand les températures vont monter, cet été. Forcément, ce sera encore plus difficile à vivre », constate un autre, qui regrette que les effectifs chez les surveillants n’augmentent pas proportionnellement à ceux des détenus. « Au contraire, les arrêts maladie ou accidents du travail sont nombreux à cause de cette surcharge », souligne Blaise Gangbazo, de la CFTC. Selon son syndicat, il y aurait 28 surveillants en arrêt maladie sur 83 postes. « Et les absents ne sont pas remplacés », enchaîne un gardien de prison. « De fait, les postes d’information et de contrôle de deux des six bâtiments ne sont plus assurés », indiquent plusieurs surveillants. Ils rappellent qu’à l’atelier aussi il devrait y avoir deux gardiens. « Quand un détenu s’est évadé(NDLR : il a été retrouvé dans la journée, le 2 avril), il n’y avait qu’un surveillant », ajoute le représentant local de la CFTC.
L’administration pénitentiaire, jointe hier, a confirmé le taux de surpopulation. Quant aux arrêts maladie, ils ne seraient pas plus importants que d’ordinaire, d’après elle.