CFTC Paris | Les grandes figures sociales chrétiennes
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Les grandes figures sociales chrétiennes

Les grandes figures sociales chrétiennes

« Le bien de l’ouvrier par l’ouvrier et avec lui, jamais sans lui, et à plus forte raison jamais malgré lui ».

                                                                                                                                          Léon HARMEL



Léon HARMEL


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Né à La Neuville-Lès-Wassigny dans les Ardennes le 17 février 1829, mort à Nice le 25 novembre 1915.

Chef d’entreprise, fils et petit-fils d’industriel du textile, son père, Jacques Joseph HARMEL, imprégné des conceptions morales et philanthropiques du catholicisme, avait déjà instauré des dispositifs novateurs pour ses salariés. Notamment, caisse d’épargne (1840), caisse de prêts sans intérêts (1842), société de secours mutuel (1846).

A la suite de problème de santé de son père, il prend la tête de l’entreprise à l’âge de 25 ans. Avec ses frères, il prolonge l’action sociale paternelle.

Création d’écoles pour garçons et d’écoles de filles, assurances pour les ouvriers… Mais surtout, il entreprend de faire de son usine une communauté de travail où les ouvriers dirigent eux-mêmes les œuvres sociales et  fait participer les travailleurs à la direction de l’entreprise.

Ce seront les conseils d’usine.

« Comment, en effet, un ouvrier peut-il s’intéresser à son travail si le patron le laisse ignorant de toute la marche de l’usine, s’il ne l’intègre pas pour ainsi dire dans tous les rouages, ne lui laisse pas l’initiative nécessaire au développement de sa personnalité. Toutes ses bontés, en dehors de cela, passeront à côté, ce sera la générosité du riche vis-à-vis du pauvre, ce ne sera plus la compréhension fraternelle, l’amour véritable. »

Le conseil est composé d’ouvriers élus qui se réunissent avec leur dirigeant tous les 15 jours.
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Ils sont appelés à donner leur avis pour toute modification de salaire, pour les questions d’accidents, d’hygiène, d’apprentissage et de travail. Ils sont les interprètes de leurs camarades pour les réclamations qu’ils ont à faire aux patrons. Enfin, ils étudient les réformes qui pourraient faciliter le travail et le rendre plus lucratif. Les ouvrières ont leur conseil spécial qui a les mêmes attributions.
« En respectant la dignité des ouvriers et en développant chez eux l’esprit de responsabilité, nous avons provoqué une adhésion volontaire, mille fois préférable au résultat de la contrainte. »

Cela ne nuira pas à la compétitivité de l’entreprise bien au contraire.

La filature se dote d’une teinturerie. Les dépôts de brevets se multiplient concernant de nouvelles méthodes de production comme de nouveaux fils textiles.

Le développement de l’entreprise s’intensifie, une filiale est créée en Catalogne en 1892.
Avant la première guerre mondiale, l’entreprise travaille à 50% pour le marché Français et à 50% pour l’exportation.

Un souci constant : les conditions de vie de ses collaborateurs et de leurs familles.

Léon HARMEL ne veut pas que ses ouvriers soient relégués en périphérie dans des habitats insalubres.

L’usine de Warmeriville ayant brûlée, la reconstruction de celle-ci est l’occasion de prendre en compte l’hébergement des ouvriers et de leurs familles.

Pour Léon, il s’agit de bâtir une cadre harmonieux pour les employés de l’usine.

Ce sera le Val des Bois.

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Il s’agit de créer un « oasis » selon les propres termes de Léon HARMEL.

Les logements sont construits au milieu d’un parc, des équipements sociaux culturels, syndicaux sont édifiés, comme la maison syndicale, le théâtre, la maison des familles, les écoles de filles et de garçons.
Le matériel et le spirituel cohabitent harmonieusement. La maison des syndicats est dotée d’une salle de billard, d’une buvette, d’une bibliothèque… non loin de la chapelle privée du domaine.

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En 1871, Léon HARMEL écrivait « le service que rend l’ouvrier au patron est une chose réelle à laquelle correspond une valeur déterminée, due par le patron à l’ouvrier. Si cette valeur dépend dans la pratique du seul nombre des concurrents, le travailleur se trouve livré à l’avidité du patron. Il ne faut pas dire que l’ouvrier s’offre de lui-même, qu’il est libre d’accepter les dures conditions ou de les refuser, ce n’est pas vrai. Quand le salaire est descendu au-dessous du nécessaire, une partie des familles est dans le plus grand besoin dès lors, toute résistance leur est impossible. »

Que pensent de cette déclaration les théoriciens du « volontariat du dimanche » ?

Patron social, mais surtout croyant engagé, respectueux des hommes et des femmes qui l’entouraient, tel était Léon HARMEL qui aura contribué à l’émergence du syndicalisme chrétien qui en 1919 deviendra la CFTC.

Joseph THOUVENEL

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Vous pouvez retrouver l’œuvre de Léon HARMEL dans une bande dessinée, éditée avec le soutien de la CFTC : « Léon HARMEL, apôtre de la doctrine sociale. » de Dominique BAR et Guy LEHIDEUX aux éditions du Triomphe.