CFTC Paris | Les grandes figures sociales chrétiennes
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Les grandes figures sociales chrétiennes

Les grandes figures sociales chrétiennes

Il invita le gouvernement « à préparer l’adaptation d’une législation internationale qui permette à chaque Etat de protéger l’ouvrier, sa femme et son enfant, contre les excès du travail, sans danger pour l’industrie nationale ».

Si Jules Ferry et son gouvernement ne saisirent pas l’importance de la proposition d’Albert de Mun, les Suisses mirent la législation internationale ouvrière à l’ordre du jour du Conseil Fédéral Helvétique, pendant qu’en Allemagne Guillaume II convoqua la conférence de Berlin qui vota des recommandations favorables à la création d’une législation internationale du travail.

Tout au long de sa carrière politique, Albert de Mun fut à l’initiative d’importantes propositions de loi sociales, comme :

–    L’interdiction du travail des enfants avant 13 ans pour les garçons et 14 ans pour les filles.
–    L’interdiction des travaux de force avant l’âge de 16 ans pour les garçons et sans limite d’âge pour les femmes.
–    L’instauration du repos dominical.
–    L’interdiction de travailler plus de 11h par jour. Cette limitation fut repoussée en commission par 8 voix,  dont celles de deux députés du « parti d’unité prolétarienne », contre 4.
–    La Protection des ouvriers contre les conséquences de la maladie et de la vieillesse (est ainsi posé le principe des retraites ouvrières et paysannes).

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–    Le congé de maternité de 4 semaines rémunéré pour les femmes enceintes et accouchées.
     (Il fallut attendre 1913 pour que cette  question fût réglée).
–    La suppression du travail de nuit pour les femmes et les enfants.

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–    En 1889, il réclame la journée maximale de 10h, faisant scandale auprès de la quasi-totalité des parlementaires, ce qui ne  l’empêchera pas de revendiquer la journée de huit heures pour un proche avenir.
–    Il soutient la fixation d’un salaire minimum par la loi, arguant que pour les catholiques sociaux l’intervention de l’Etat, dans ce domaine, n’est ni abusive ni arbitraire.
–    Il demande que la loi sanctionne le renvoi d’un ouvrier ou le refus de l’embaucher lorsque le motif déclaré est sa qualité de syndiqué et réclame des sanctions pour ceux qui auront usé de contrainte pour obliger un ouvrier à quitter ou à adhérer à un syndicat.
–    Il défend une fois de plus sans succès une proposition de loi visant à rendre insaisissables les petites propriétés agricoles pour éviter que les paysans expulsés de leur terre sombrent dans la misère.

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Visionnaire, novateur, humaniste, tel fut le travail du député Albert de Mun. Il sut bousculer les « bien-pensants » de l’époque et fut un acteur majeur de notre construction sociale.

Joseph Thouvenel