
15 Mai Lu dans le Parisien: un jour férié n’est pas un jour comme les autres.
Plus de la moitié des Français seraient prêts à travailler les jours fériés, de moins en moins synonymes de congés. D’ailleurs, en ce 8 Mai, même certains écoliers retournent en classe !
Des métros et des bus qui circulent normalement, la plupart des commerces ouverts, tout comme les musées et les piscines municipales parisiennes. Ce 8 Mai ressemble presque à un jour comme les autres. Même dans certains établissements scolaires, on va travailler. C’est le cas de Stanislas, gros bahut catholique de 3 500 élèves, au cœur de la capitale.
« C’est la troisième année que je le fais et mon prédécesseur avant moi le faisait. Un jour férié, cela ne veut pas dire un jour chômé », rappelle Frédéric Gautier, le directeur de l’établissement. En France, seul le 1er Mai l’est officiellement. Contrairement à ce que l’on croit souvent, la loi n’impose pas aux employeurs d’accorder de congés pendant les dix autres jours fériés de l’année.
Dans les faits, c’est quand même ce qu’il se passe. Selon une vaste consultation menée par l’agence d’intérim Qapa auprès de 4,5 millions de personnes inscrites dans ses bases de données, seuls 2 % déclarent travailler à ces dates. Mais plus de la moitié (56 %) seraient prêts à basculer.
Alors pourquoi cette impression que tout fonctionne déjà normalement ? « C’est un prisme, balaie Joseph Thouvenel, spécialiste de ces questions à la CFTC. Il y a surtout des secteurs très visibles, l’hôtellerie et la restauration notamment, qui profitent à plein du fait que beaucoup de gens sont en repos. » Désormais, certaines enseignes n’hésitent plus à braver l’interdit du 1er Mai, quitte à s’attirer les foudres de syndicats, comme le Clic-P, qui milite également contre le travail le dimanche et de nuit dans le commerce.