01 Oct Lu dans le quotidien ” la Croix”
Article paru le 30 septembre 2013 page 6 du journal « la Croix »
De FLORE THOMASSET
Alors qu’une partie des salariés de ces enseignes semble approuver ce bras de fer, les centrales syndicales réaffirment leur opposition de principe au travail le dimanche. Sans exclure des accords au cas par cas…
Avec cet article
Le gouvernement évoque une possible concertation sur le travail du dimanche
Que demandent les salariés qui manifestent ?
Devant les portes des magasins Leroy Merlin et Castorama, ouverts dimanche 29 septembre en Île-de-France, en violation d’une décision de justice, des dizaines de salariés ont réclamé le droit de travailler le dimanche. En ligne, une pétition, signée par plus de 10 000 personnes, développe leurs arguments : « Nous, les 7 000 salariés des magasins franciliens de bricolage, appelons les responsables de notre pays à :
– ne pas interdire à chaque salarié d’améliorer son pouvoir d’achat,
– ne pas priver les étudiants d’un emploi compatible et indispensable à leur situation,
– ne pas empêcher des citoyens franciliens d’aménager leur logement à moindre coût. »
Cette pétition a été initiée par un collectif « Les bricoleurs du dimanche », très présent dans les médias.
Quelle est la position des syndicats ?
« Leur position est apparemment claire : le code du travail, tout le code, rien que le code, explique Dominique Andolfatto, sociologue et auteur de plusieurs ouvrages sur les syndicats. Pour eux, le travail de nuit et le dimanche doivent rester exceptionnels. Mais au niveau local, les syndicats sont moins rigides. Certains ont signé des accords et sont rappelés à l’ordre par les échelons nationaux. »
Pour les syndicats, en effet, l’opposition historique au travail le dimanche ne doit pas être remise en cause. « Je préfère parler de “défense du repos dominical”, explique Joseph Thouvenel, de la CFTC. Le travail le dimanche est destructeur d’emplois, de vie sociale, de vie associative et de vie spirituelle. »
Interrogés sur les accords locaux, plusieurs délégués affirment cependant qu’ils ne s’y opposent pas, s’ils sont conclus dans des cas très précis et si des garanties sur les majorations salariales et le volontariat sont données. « Il y a une vision globale et il y a des exceptions, plaide Joseph Thouvenel. Je pense aussi que, quand des salariés ont organisé leur vie autour du travail le dimanche et des majorations de salaires que cela implique, il ne faut pas, du jour au lendemain, tout couper. C’est pourquoi je comprends les manifestants des enseignes de bricolage qui ont peur de perdre du pouvoir d’achat. »