CFTC Paris | Lu dans le Rouge et le Noir -Joseph Thouvenel : « Le travail, parce qu’il est une prérogative humaine, est bien supérieur au capital »
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Lu dans le Rouge et le Noir -Joseph Thouvenel : « Le travail, parce qu’il est une prérogative humaine, est bien supérieur au capital »

Lu dans le Rouge et le Noir -Joseph Thouvenel : « Le travail, parce qu’il est une prérogative humaine, est bien supérieur au capital »

N : Comment expliquez-vous l’ascendant contemporain du capital sur le travail ?

JOSEPH THOUVENEL : Tout simplement par la cupidité, vouloir toujours plus d’argent, plus de profits, en faire un but. Le capital est une ressource utile tant qu’il reste au service du bien commun, du développement humain intégral.

La domination matérialiste sur le travail n’est pas nouvelle, il suffit de regarder la condition ouvrière au XIXe siècle pour s’en convaincre. Ce qui est nouveau, c’est la financiarisation de l’économie qui nourrit sa propre bulle, loin de l’économie réelle.

Ce qui compte pour ces financiers, c’est le retour sur investissement le plus élevé et le plus rapide, pas ce qu’ils financent, l’œuvre à laquelle ils pourraient contribuer.

Cette financiarisation est facilitée par les nouvelles technologies utilisées par les fonds de pensions. Ceux-ci font pression sur les entreprises via les marchés financiers et dirigent l’épargne vers la spéculation plutôt que vers les projets industriels ou de développement. Le salarié américain qui s’appuie sur la capitalisation pour financer sa retraite, est indirectement et sans en avoir conscience, une des causes de cette dérive. Voulant légitimement améliorer sa retraite, il recherche le fonds de pension le plus performant, c’est-à-dire celui qui exige des entreprises la plus grande rentabilité. Voilà comment des travailleurs participent à la destruction de la valeur travail.