21 Mai Lu sur Le Parisien du Lundi 20 mai
Peu de monde pour la défendre… telle quelle !
Bruno Mazurier | Publié le 20 mai 2013, 07h00, en page 3 de votre quotidien
« Injuste » ! Le mot revient plusieurs fois dans la bouche de Joseph Thouvenel, Vice-président de la CFTC, quand il parle du lundi de Pentecôte.
C’est d’ailleurs l’action du syndicat chrétien devant le Conseil d’Etat qui est à l’origine du retour, en 2008, de son caractère férié. Pour Joseph Thouvenel, « obliger les salariés à travailler sans être rémunéré fait penser au Moyen Age, tempête-t-il.
Pourquoi les parlementaires, les professions libérales ou bien encore les retraités avec des revenus supérieurs à certains actifs ne sont-ils pas concernés ? Interroge le syndicaliste. Alors que la petite caissière de la grande distribution, elle, doit ce jour-là travailler pour rien », poursuit-il, rappelant que ce lundi établit une autre injustice entre les salariés des grandes entreprises, mieux protégés, et ceux des plus petites structures. En imposant la solidarité à certaines catégories de la population et pas à d’autres, « l’Etat à fait preuve de lâcheté », estime Joseph Thouvenel. Quoi faire alors ? Pour le leader syndical, il y a une autre piste que celle du lundi férié et non chômé, « c’est l’impôt ou bien une taxe en fonction des revenus de chacun ».
Une solution qu’écarte l’économiste Marc Touati, jugeant la pression fiscale en France « historiquement élevée ». Pour autant, pas question pour lui de garder cette journée bâtarde, pénalisant à la fois les employeurs parce qu’ils cotisent sans business correspondant et les salariés parce qu’ils ne gagnent rien en pouvoir d’achat ». Stigmatisant les « ponts d’un mois de mai à gruyère catastrophique pour la croissance », Marc Touati préconise le retour à une journée de travail normale. « Avec, comme pour les 35 heures, possibilité à chacun de travailler ou pas ce jour-là. » quant au financement, il préfère une réduction ciblée des dépenses publiques. Notamment celles des collectivités (départements, régions, communes) et du Parlement (Sénat, Assemblée nationale).