CFTC Paris | Ne chinoisons pas !
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Ne chinoisons pas !

Ne chinoisons pas !


Chronique de J. THOUVENEL du 31.05.2011 sur Radio Notre Dame (100.7)
Lire la chronique, c’est bien ! L’écouter, c’est encore mieux !

 

Camarades des deux sexes, bonjour !

 

J’adresse, aujourd’hui à travers les ondes, une modeste requête à nos vaillants camarades du comité central du parti communiste chinois.

 

Si c’est avec délice que je profite du nectar qui coule des sites internet que vous avez la bonté de mettre à la disposition de l’infâme monde capitaliste, je me permets, en tant que représentant de la classe ouvrière dont vous formez la glorieuse avant‑garde, une modeste remarque.

 

Si il est réjouissant pour le prolétaire, d’apprendre que le district de Cheng Qiao à Pékin est « le plus beau lieu de Chine », un endroit « idéal pour regarder les lotus », que l’on peut y loger dans un hôtel quatre étoiles avec centre de fitness, spa, coffre et coffre-fort, salon de beauté, coiffeur, extincteur au plafond, journal gratuit, sauna et autres frivolités qui démontrent bien que vous avez su faire un grand bon en avant pour piéger le bourgeois, j’ose bien humblement vous signaler que je n’ai trouvé aucune information sur l’habitat collectif qui accueille pour la 3ème fois, aux frais de la République Populaire, Madame Ni Yulan et sa chaise roulante.

 

Et pourtant ! Quel exemple pour l’édification des peuples !

 

Alors qu’elle filmait la démolition d’une maison et la mascarade réactionnaire de ses habitants – accusant les comités populaires de spoliation – elle fût, bien légitimement, emmenée au poste de police d’où elle ressortie quelques jours plus tard, pieds et rotules brisés.

 

Ayant déposé une requête auprès des autorités au sujet des coups qu’elle aurait reçu, elle fut bien logiquement condamnée à un an de prison pour « entrave à l’action des agents de l’Etat ».

 

A peine libérée, cette vipère lubrique, reprenait ses coupables activités et était donc une nouvelle fois incarcérée.

 

Trop clémentes, les autorités la libéraient au bout de seulement deux ans.

 

Le 7 avril dernier, le bureau de la sécurité publique plaçait en détention Ni Yulan, soupçonnée « d’avoir cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public ».

 

D’après mes sources, elle serait incarcérée au centre de détention policière de Cheng Qiao, à quelques encablures des lotus et de ce si bel hôtel.

 

Chers camarades du comité central, si vous aviez la grande bonté de nous confirmer son adresse actuelle, nous pourrions luis écrire directement, afin de lui faire savoir combien nous sommes choqués par son acharnement dans l’erreur.

 

A défaut, camarades auditeurs, vous pouvez écrire à l’ambassade de Chine qui, j’en suis sûr, fera suivre…

 

A la semaine prochaine !