CFTC Paris | Pacte de responsabilité, évitons la poudre aux yeux.
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Pacte de responsabilité, évitons la poudre aux yeux.

Pacte de responsabilité, évitons la poudre aux yeux.


Chronique de J. THOUVENEL du 28.01.2014 sur Radio Notre Dame (100.7)
Lire la chronique, c’est bien ! L’écouter, c’est encore mieux !

Le Président de la République a proposé un pacte de responsabilité aux entreprises fondé, dit- il, sur  un principe simple :

« Moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur leurs activités et, en contrepartie, plus d’embauches et plus de dialogue social. »


Aussitôt, du côté du patronat, le chiffre d’un million d’emplois créés est sorti du haut de forme, si les baisses de charges sont conséquentes.

Nombre de syndicats, eux, agitent leurs casquettes en exigeant des engagements précis, quantifiés et contractualisés.

En théorie tout cela se tient.

Problème ! Le monde social et économique n’est pas une nébuleuse pour théoricien échevelé, mais est, plus prosaïquement, lié à des réalités bien concrètes.
Une amélioration de la situation de l’emploi ne se décrète pas, elle dépend d’une multitude d’acteurs et de facteurs qui agissent chacun dans leur sphère et à qui on ne peut donner des ordres, sans parler d’une conjoncture mondiale qui échappe à nos décisions.
Aussi, l’exigence de contrepartie en matière d’emploi a-t-elle une signification psychologique et politique mais pas de consistance juridique. C’est-à-dire effectivement  contractuelle.

Il est illusoire de penser que puisse être mise en place une forme de contrôle sur chaque entreprise.
Il est tout aussi illusoire de croire qu’une entreprise  puisse s’engager de façon ferme et définitive à créer des emplois, sans connaître l’évolution de son carnet de commandes.
L’économie n’est pas de l’ordre des mathématiques.
Cela ne veut pas dire qu’il faut rester l’arme au pied et ne pas agir. Cela veut simplement dire qu’il ne faut pas leurrer les français par des promesses que l’on n’a pas la certitude de tenir.

Il faut avoir le courage et l’honnêteté de dire, que toute politique, y compris économique, est soumise à de grands aléas, par définition souvent inattendus, imprévisibles.
Ceux qui ne  veulent  agir qu’à partir de certitudes, sont, à coup sur, condamnés à l’immobilisme. Ce qui n’est pas souhaitable.
Le pacte proposé est un pari, un pari très sérieux, un pari nécessaire, un pari citoyen pour l’avenir du pays.
Mais que l’on n’essaye pas de nous faire croire qu’une simple équation : charge sur création d’emplois, aboutira mécaniquement à tel ou tel résultat.

A propos, annoncer que les entreprises n’auront plus à participer au financement de la politique familiale sans nous dire comment sera compensée cette perte financière majeure pour la Caisse Nationale d’Allocations Familiales, c’est pour le moins un manque de sérieux évident et c’est également un très très mauvais coup pour les familles.


A la semaine prochaine