19 Fév Reniement
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Chronique de J. THOUVENEL du 17.02.2015 sur Radio Notre Dame (100.7) Lire la chronique, c’est bien ! L’écouter, c’est encore mieux ! |
Comme tout système politique, la démocratie est mortelle. Pour qu’elle vive et prospère, il faut que le peuple, les citoyens appelés à s’exprimer par leur vote, aient un minimum de confiance dans ceux qui sont censés les représenter. Faute de quoi ils désertent les urnes et regardent s’avachir jusqu’à disparaître un système dans lequel ils ne se reconnaissent pas.
Vous me direz, si celui-ci est mauvais, laissons le dépérir jusqu’à extinction.
Le problème, l’histoire nous le démontre amplement : C’est que la déliquescence des institutions engendre plus souvent un monstre totalitaire, qu’une société de justice et d’harmonie.
Alors mes amis, veillons au grain, sans nous laisser abuser par les faux semblants et les idées toutes faites.
À première vue, nous pourrions penser que ceints de leur écharpe tricolore, les occupants du palais Bourbon, constituent une phalange inébranlable sur laquelle s’appuyer pour défendre la démocratie française.
Malheureusement, il n’en est rien et l’épisode du travail du dimanche est là pour nous le rappeler.
Dans l’opposition, le parti aujourd’hui majoritaire à l’assemblée, diffusait un tract expliquant avec justesse que l’ouverture des grands commerces le dimanche aurait un effet nul sur la croissance, représentait une fausse liberté pour les salariés, était une décision destructrice d’emplois, et que ce modèle de société était inacceptable.
Les mêmes répondant à l’appel de la cupidité et du matérialisme réunis, mais furent-ils un jour désunis ? Viennent de voter un texte reniant joyeusement leurs promesses d’avant élection ?
Qui est responsable du légitime dégoût ressenti par les électeurs trompés ?
Qui vient de décrédibiliser un peu plus nos institutions ?
Certains n’ont pas failli comme Pascal Cherki, Sandrine Mazetier, Jacqueline Fraysse ou Benoît Hamon.
Dans l’opposition, nombre d’élus ont comme à l’habitude oublié de s’opposer, passant par pertes et profits, la défense de la famille, du petit commerce ou d’un temps dédié à la spiritualité.
Saluons dans ce désert les oasis que furent Marc Le Fur ou Jean-Frédéric Poisson.
Mais au final nous sommes bien mal représentés.
Alors que faire ? Se lamenter, baisser les bras, geindre en famille ou au sein de quelques cercles confidentiels ?
Ou alors paisiblement et avec détermination, peser dans la durée par l’action et l’engagement sur la sphère politique et culturelle.
C’est la voie que nous montrent les veilleurs qui depuis des mois, sèment avec talent et persévérance aux quatre vents de nos villes, de petites graines citoyennes. De celles qui, grandissant, bâtissent des cités loin des turbulences putrides de ces assemblées infidèles.
À la semaine prochaine !
Cette chronique a été écrite après le vote de l’Assemblée Nationale autorisant l’ouverture des commerces le dimanche.