20 Mar Saluons la grande mansuétude du Parti Communiste chinois.
C’est seulement après 2555 jours passés à la prison n° 2 de LINGYUAN que le camarade Yao FUXIN a été autorisé à rejoindre le valeureux peuple des travailleurs chinois.
Espérons que les efforts de rééducation déployés par les exemplaires gardiens de LINGYUAN auront porté leurs fruits.
C’est pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » et « mobilisation d’une foule pour troubler l’ordre social » que Yao FUXIN avait été justement condamné.
En effet, celui-ci avait lancé une pétition jetant l’opprobre sur les glorieux dirigeants de l’usine d’alliage ferreux de LIAOYANG et sur les superbes fonctionnaires du tribunal local.
Avec quelques autres vipères lubriques, Yao accusait les plus hautes autorités locales de corruption, il osait affirmer que « 2000 tonnes de minerai de fer avaient été dérobées de l’usine, sous les yeux des fonctionnaires du tribunal local, et que la faillite subséquente de l’usine avait été orchestrée par les dirigeants, avec la complicité de fonctionnaires du gouvernement local », allant jusqu’à demander l’ouverture d’une enquête.
Agitateur à la solde des ennemis du communisme et du profit réunis, Yao a mobilisé 5 000 travailleurs sous le fallacieux prétexte de « non paiement d’arriérés de salaire et de prestation de retraite ». Justement choqué par tant de perversité, le tribunal populaire avait condamné Yao à 7 ans de prison.
Ne désarmant pas, les ennemis du Parti ont accusé les responsables de la riante prison modèle n° 2 de LINGYUAN, d’actes de torture sous prétexte que Yao était obligé de partager sa couche avec 19 autres détenus. Chacun comprendra qu’il n’est de meilleur principe de rééducation marxiste que celui de l’échange et du partage.
Les mêmes, ennemis de la valeur travail, ont dénoncé la moderne pédagogie de lutte contre la fainéantise mise en place par les autorités.
Deux condamnés à mort étaient chargés de piétiner Yao à chaque fois qu’il était sur le point de s’endormir.
Piétiner plus pour travailler plus !
Telle est la fière devise du made in China !
Joseph THOUVENEL