30 Jan Travail du dimanche: les maires divisés
Article paru dans Famille Chrétienne n’ 1933 du 31 janvier au 6 février 2015
Le projet de loi Macron veut autoriser l’ouverture des commerces jusqu’à douze dimanches par an. En laissant le choix final aux élus locaux.
Le projet de loi du ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, est en lecture à l’Assemblée du 26 janvier au 6 février. Supposé relancer l’activité et la croissance, il prévoit notamment d’étendre l’ouverture des commerces à douze dimanches dans l’année au lieu de cinq. Initialement, celle-ci devait être automatique pour les cinq premiers dimanches et soumise à autorisation du maire pour les sept autres. Après amendement en commission, la totalité des douze dimanches ouvrables devraient dépendre de l’autorisation des élus locaux.
«Ce texte n’apporte absolument rien économiquement », déplore
Un dispositif complexe
De son côté, le maire UIVIP d’Olonne-surMer (Vendée),
« Je suis contre l’ouverture des commerces le dimanche », déclare pour sa part Nicolas Dhuicq, élu UMP de la commune rurale de Brienne-le-Château (Aube). Mais cette position de principe n’exclut pas le bon sens: « Si une animation de rue en juillet déborde sur le dimanche, alors oui, on peut comprendre que les familles sortent faire des courses”. À Vannes (Morbihan), le maire UMP David Robe demande aux commerçants de se caler sur l’agenda culturel: «Lors de la semaine du Golfe en mai, et pour le passage du Tour de France en juillet, nous avons énormément de monde ».
À Toulouse, Jean-Luc Moudene (UMP) entend s’en tenir aux accords locaux: ((Nous nous limiterons à une ouverture de quatre dimanches et quatre jours fériés”, déclare son adjoint, pour qui l’important est de répondre aux besoins locaux des commerçants. Même approche à Massy (Essonne), où le maire UMP Vincent Delahaye se veut irénique: « Donner la possibilité d’ouvrir douze dimanches par an n’est pas en soi excessif. Évidemment, si cela devait concerner cinquante-deux dimanches sur cinquante-deux sans jours de repos, je porterais un tout autre regard sur la question».
Reste que, en prévoyant la constitution de zones où les commerces seront autorisés à ouvrir le dimanche toute l’année, le projet de loi Macron renforce clairement un état de fait.
• Guilhem Dargnies