15 Jan Trop de grève, tue la grève !
Tribune du figaro parue le jeudi 15 janvier 2009.
Que pèse le bien commun face à la lutte des classes ?
Depuis le mois de novembre, les centaines de milliers d’usagers du réseau St Lazare subissent une grève dont l’apogée fut la fermeture complète de la gare le mardi 13 janvier. Au vu du résultat, les créations de postes revendiqués, obtenues dans leur totalité, on pourrait penser qu’il s’agit d’une grande victoire syndicale.
Pour la CFTC, il n’en est rien ! Il s’agit plutôt d’une grande défaite collective.
Si les revendications étaient justes et exprimaient un véritable besoin, pourquoi a-t-il fallu plusieurs mois de conflit et un blocage total du trafic pour y donner droit ? La direction de notre entreprise publique et l’Etat qui la contrôle sont-ils incapables de dialoguer avec les représentants des salariés, d’établir un constat commun sur les besoins humains et matériels pour assurer le bon fonctionnement du service public ferroviaire et d’embaucher si il faut embaucher ?
Ils ont préféré laisser pourrir la situation avant de céder devant la violence réitérée, journalière puis massive faite aux usagers, apportant ainsi une légitimité suicidaire au terrorisme social.
Dès le mois de novembre,
Bloquer les transports, c’est apporter gênes et difficultés à des millions de salariés et d’entreprises et plus particulièrement à ceux qui passent déjà quotidiennement plusieurs heures en déplacement, tout en jonglant entre leur travail et la garde des enfants. C’est obliger ceux qui ont un rythme de travail épuisant à un effort supplémentaire, c’est faire perdre une journée de salaire, voire leur emploi à d’autres.
Au vu de ces critères,
Le cas St Lazare est révélateur de l’archaïsme des pratiques sociales dans notre pays, la raison, le bons sens, le souci du bien commun pesant bien peu devant la bonne vieille pratique marxiste de la lutte des classes et du rapport de force.
Pour la CFTC, entre la contestation permanente et l’accompagnement des pouvoirs, il existe une troisième voie syndicale faite de fermeté, de bon sens et de recherche du bien commun. A l’exemple de l’alarme sociale que nous avons conçu pour répondre aux préoccupations des salariés tout en évitant
Joseph THOUVENEL
Secrétaire Général Adjoint de la CFTC
Paris, le 14 janvier 2009.