06 Oct Urgence sociale ?
Paris, le 09 décembre 2005.
Monsieur le Maire,
La situation des personnes sans abri sur Paris n’est pas, je le sais, sans vous laisser indifférent. C’est même, vous l’avez indiqué à différentes reprises, un souci permanent pour vous et vos services.
Vous n’êtes pas sans savoir que le syndicat CFTC des salariés de la Ville de Paris est particulièrement sensibilisé à cette question, notamment du fait que certains agents fonctionnaires de la Ville se trouvent dans cette dramatique situation.
Pour la CFTC, il est clair que si l’employeur que vous êtes à une responsabilité morale vis à vis de ses salariés, votre municipalité n’est en rien responsable de ces situations dues à la grave et persistante crise sociale et économique qui touche notre pays. Responsable syndical parisien, je me trouve tout comme vous moralement et humainement interpellé par cet état de fait.
Devant l’urgence des situations et les difficultés que rencontrent les services sociaux et du personnel de la Ville en raison du manque de logements disponibles, nous vous suggérons que le plus rapidement possible des bungalows équipés soient installés sur les terrains initialement prévus pour accueillir le village olympique (nous pensons notamment au terrain situé dans le quartier Berthier).
Il est évident que seule la mobilisation de tous, Etat, région, collectivité locale, corps intermédiaires et citoyens pourra permettre de mettre fin à ce scandale du 21ème siècle qui est de voir des femmes et des hommes vivre à même le trottoir de la Ville Lumière.
Si déjà beaucoup est fait, cela reste insuffisant au vu des besoins.
Pour la CFTC, le financement de la prise en charge des situations les plus urgentes peut être assuré en prélevant 15 % de la subvention annuellement attribuée au Paris Saint-Germain, soit 345.000 €.
Nous proposons également que 5 % des subventions accordées par votre municipalité aux personnes privées et associations (à l’exception de celles oeuvrant dans le domaine de l’urgence sociale comme les restos du cœur ou le secours catholique) soient utilisés en faveur des sans domicile fixe. Ces 5 % représentant pour l’année 2005 : 10.577.735,55 €.
Nous sommes sûrs, Monsieur le Maire, que vous et l’ensemble des élus parisiens saurez réagir rapidement et efficacement en vue de rendre leur dignité aux plus pauvres. Bien entendu, je reste à votre entière disposition pour aborder directement avec vous ces problèmes.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Joseph Thouvenel
Président